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L’Iran Estime qu’une Chance “Limitée” Existe pour la Diplomatie Nucléaire

L'Iran estime que la chance d'un règlement diplomatique sur son programme nucléaire est "limitée". Le chef de l'AIEA s'est rendu en Iran alors que les tensions restent vives. L'avenir de l'accord sur le nucléaire iranien est incertain.

Dans un contexte de tensions persistantes, l’Iran considère qu’il existe encore une chance “limitée” de résoudre par la voie diplomatique la question de son programme nucléaire controversé. C’est ce qu’a déclaré samedi le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, au lendemain de la visite en Iran du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.

“Il y a encore une chance pour la diplomatie, même si cette chance n’est pas très grande, il y a une chance limitée”, a souligné M. Araghchi à la télévision d’État. Cette déclaration intervient alors que M. Grossi s’est rendu vendredi dans deux sites nucléaires clés en Iran, dans le but affiché de lever les “doutes et ambiguïtés” sur le programme atomique de Téhéran.

Une dernière opportunité pour la diplomatie ?

La visite du chef de l’AIEA est perçue par beaucoup comme l’une des ultimes chances de relancer le dialogue diplomatique avant le retour à la Maison Blanche du président américain Donald Trump en janvier. Son administration avait adopté une ligne dure envers l’Iran, rétablissant de lourdes sanctions économiques que le président élu Joe Biden a pour l’instant maintenues.

En 2018, les États-Unis s’étaient retirés de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt. Ce pacte prévoyait un allègement des sanctions en échange de garanties que l’Iran ne cherche pas à se doter de l’arme nucléaire. Téhéran a toujours nié avoir de telles ambitions militaires, affirmant poursuivre un programme atomique à des fins civiles et énergétiques.

L’Iran augmente ses stocks d’uranium enrichi

En réaction au retrait américain de l’accord, l’Iran a fortement accru ses réserves de matières enrichies à 60%, se rapprochant des 90% nécessaires pour fabriquer une bombe atomique selon l’AIEA. L’accord de 2015 plafonnait pourtant ce taux à 3,67%.

Si une résolution est adoptée contre nous, l’Iran prendra des mesures réciproques et nous prendrons de nouvelles mesures qui ne leur plairont certainement pas pour notre programme nucléaire.

Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères

La menace d’une résolution critique

Le déplacement de M. Grossi survient aussi avant une possible résolution critique de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne au Conseil des gouverneurs de l’AIEA ce mois-ci. Une perspective qui suscite la mise en garde de Téhéran.

Le dossier du nucléaire iranien “au cours de l’année à venir sera délicat et compliqué, mais nous sommes prêts à faire face à tous les scénarios”.

Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères

Alors que l’Iran semble jouer la montre, l’avenir de l’accord sur le nucléaire et les relations diplomatiques avec Téhéran restent plus que jamais incertains. La “chance limitée” évoquée par l’Iran suffira-t-elle à désamorcer les tensions et relancer le dialogue ? Les prochains mois s’annoncent décisifs pour ce dossier brûlant aux lourds enjeux géopolitiques.

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