C’est un rendez-vous devenu incontournable à Tel-Aviv : chaque mardi soir, des centaines de juifs religieux convergent vers la Place des Otages pour exprimer leur solidarité envers les familles des Israéliens retenus à Gaza. Un rassemblement empreint d’émotion et porteur d’espoir, où les différences s’effacent le temps d’une prière commune.
La Place des Otages, Épicentre de la Solidarité
Située devant le Musée d’Art de Tel-Aviv, cette esplanade a été rebaptisée “Place des Otages” par la mairie depuis le début du drame. Chaque samedi soir, les proches des captifs s’y retrouvent déjà pour appeler à leur libération. Mais le mardi, l’ambiance est tout autre lorsqu’un public religieux, essentiellement féminin, investit les lieux.
L’affluence est particulièrement notable en ce jour anniversaire du décès de la matriarche Rachel selon le calendrier hébraïque. Les parallèles entre son histoire et celle des otages ne manquent pas d’être soulignés par les intervenants.
Des Cercles de Parole pour Faire Tomber les Barrières
Avant les chants et les prières, des groupes de discussion se forment spontanément entre les familles et les visiteurs religieux venus à leur rencontre. “L’idée, c’est vraiment d’aller vers eux, de les écouter, de leur montrer notre soutien”, explique Odelia Dimant, une habituée de 33 ans.
Pour Galia David, mère de l’un des otages, cette démarche est essentielle : “Qu’ils viennent ici avec des idéologies différentes prouve qu’ils sont là pour nous comprendre et nous épauler”. Une main tendue qui transcende les clivages de la société israélienne.
Des Destins Liés par la Souffrance et l’Espoir
L’un des moments forts de ces rassemblements est la prière commune récitée par Sheli Shemtov, mère d’un otage, et Shlomit Kalmanson, veuve depuis l’attaque du 7 octobre. Malgré leurs différences, les deux femmes sont désormais unies par un même combat.
“Shlomit et moi sommes différentes par bien des aspects mais nous avons en commun l’amour et la possibilité de voir le bien. Au-delà de nos souffrances, nous partageons l’espoir”
Sheli Shemtov, mère d’un otage
Au milieu des bougies et des rubans jaunes devenus symboles de cette tragédie, les participants se recueillent devant l’horloge géante qui égrène inexorablement les jours depuis les enlèvements. Un sablier de la douleur mais aussi de l’espérance.
L’Unité, Seul Chemin vers la Libération
Alors que les négociations sont au point mort et que le médiateur qatari a jeté l’éponge, ces rassemblements apparaissent comme le dernier rempart contre le désespoir. En se serrant les coudes par-delà leurs différences, les Israéliens veulent croire que leurs prières seront entendues.
Car au fond, comme le martèle Ditza Or, mère d’un autre otage : “L’unité est réelle. C’est le seul moyen de les ramener à la maison”. Un message d’espoir qui résonne chaque mardi soir sur la Place des Otages, preuve que même dans les heures les plus sombres, la solidarité peut encore faire des miracles.