Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche s’annonce comme un game changer pour Israël. Contrairement aux présidents américains récents qui prônaient, au moins sur le papier, la solution à deux États, l’ancien et futur locataire du Bureau ovale n’a jamais caché son soutien quasi inconditionnel à l’État hébreu. Avec son arrivée au pouvoir, Israël peut s’attendre à une carte blanche sans précédent de la part de son allié américain.
Un entourage farouchement pro-israélien
Entouré de faucons pro-israéliens comme Mike Pompeo au poste de secrétaire d’État, Nikki Haley à l’ONU ou encore son gendre Jared Kushner, Donald Trump s’apprête à mener une politique étrangère résolument alignée sur les intérêts de l’État hébreu. Son ambassadeur en Israël ne sera autre que Mike Huckabee, un pasteur évangélique qui voit des raisons bibliques de défendre Israël.
Ils sont plus pro-israéliens que la plupart des Israéliens.
Asher Fredman, directeur de l’Institut Misgav
Pour Asher Fredman, directeur de l’Institut Misgav, un think tank israélien, l’administration Trump devrait adopter une approche “Amérique d’abord” visant à limiter le recours aux ressources militaires américaines et à recentrer les efforts sur la Chine. Cela implique de donner à Israël les moyens de combattre ses ennemis tout en encourageant la normalisation de ses relations avec les États arabes, en particulier l’Arabie saoudite.
Vers un changement de paradigme régional
Sous une administration Trump décomplexée, les cartes pourraient être rebattues au Moyen-Orient :
- Avancement de la coopération régionale entre Israël et certains pays arabes
- Pression maximale sur l’Iran, ennemi juré de l’État hébreu
- Soutien inconditionnel à Israël en cas de guerre à Gaza ou au Liban
- Mise en sourdine de la question palestinienne et des perspectives d’un État palestinien viable
Là où l’administration Biden exerçait une pression mesurée sur Israël, menaçant par exemple de conditionner l’aide militaire à la levée du blocus sur Gaza, un Donald Trump aux manettes devrait laisser les coudées franches à l’État hébreu. “Il ne peut pas mettre fin à la guerre à Gaza et ne fera pas pression sur Netanyahu pour qu’il le fasse”, prédit Aaron David Miller, un ancien du Département d’État, pour qui le président élu mènera une diplomatie “opportuniste, transactionnelle et ad hoc”.
Redonner de la “grandeur” aux relations américano-israéliennes
Malgré son style imprévisible, une constante devrait guider la politique israélienne de Donald Trump selon les experts : atténuer les frictions avec Benyamin Netanyahou et “redonner de la grandeur aux relations entre les États-Unis et Israël”. Un objectif aux conséquences potentiellement majeures pour l’équilibre géopolitique régional, les Palestiniens risquant d’en faire les frais.
Si l’ex-président atypique affirme vouloir des “accords de paix historiques”, sa vision d’un règlement du conflit semble pour le moins floue. L’unilatéralisme pourrait être le maître-mot, faisant fi des paramètres onusiens et de la légalité internationale. Comme le résume une source proche du dossier : “Avec Trump de retour aux affaires, Israël aura plus que jamais les mains libres. La réalité d’un État palestinien n’a jamais semblé aussi lointaine.”