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Fausses nouvelles partagées par la gauche après la victoire de Trump

Étonnamment, la gauche s'est mise à partager des fausses nouvelles après la victoire de Trump. Des allégations de fraudes et de manipulation ont circulé, montrant que ce phénomène touche tous les bords politiques. Que révèle cette situation sur notre société ?

Alors que les allégations de fraude électorale de la droite se sont calmées suite à la victoire de Donald Trump, un phénomène étonnant a émergé : la gauche s’est mise à son tour à propager des théories du complot remettant en question l’intégrité du processus électoral. Sur les réseaux sociaux comme X (anciennement Twitter) et Threads, de nombreux posts infondés ont été partagés, soulevant des doutes sur la fiabilité des résultats dans des États clés et accusant le nouveau président élu de tricherie face à sa rivale démocrate Kamala Harris.

La désinformation, un fléau qui n’épargne personne

Bien que l’ampleur de ces allégations semble pour l’instant plus limitée que la vague de désinformation qui avait suivi la défaite de Donald Trump en 2020, ce revirement met en lumière une réalité troublante : les techniques de manipulation de l’opinion ne sont l’apanage d’aucun camp politique. Comme le souligne Dan Brahmy, directeur de Cyabra, une société spécialisée dans la lutte contre la désinformation :

C’est un rappel que les techniques de désinformation et de manipulation n’appartiennent pas à une seule idéologie politique : elles sont utilisées de manière systématique pour influencer la perception du public.

Dan Brahmy, directeur de Cyabra

Des théories farfelues qui se propagent comme une traînée de poudre

Parmi les rumeurs les plus persistantes, on retrouve celle accusant Elon Musk, le milliardaire propriétaire de X et proche de Donald Trump, d’avoir utilisé son système satellitaire Starlink pour truquer le décompte des voix. Une allégation totalement fantaisiste qui a pourtant été reprise et amplifiée par de nombreux comptes influents, dont certains semblent être des “bots”, c’est-à-dire des programmes informatiques automatisés.

Une autre tendance inquiétante est l’utilisation détournée du hashtag “Do Not Concede Kamala” (“Kamala, ne concédez pas”), accompagné de termes comme “fraude”, “volé” ou “truqué”. Bien que la candidate démocrate ait reconnu sa défaite et que le président Joe Biden se soit engagé à une transition pacifique du pouvoir, plus de 30 000 mentions de ce hashtag ont été recensées dans les heures suivant l’annonce des résultats.

Une vulnérabilité partagée face à la désinformation

Ce revirement des allégations de fraude électorale révèle une profonde vulnérabilité commune aux deux bords du spectre politique. Comme le note Dan Brahmy, les récits complotistes peuvent commencer par des convictions marginales mais s’infiltrer ensuite dans le discours public si les conditions sont réunies, quel que soit l’alignement politique.

Nora Benavidez, conseillère auprès de l’ONG Free Press, met en garde :

La guerre de l’information devient de plus en plus pernicieuse, et, lorsqu’on lui laisse le temps de s’enraciner, elle constitue un élément essentiel pour faire progresser l’autoritarisme et le sectarisme.

Nora Benavidez, conseillère auprès de Free Press

Face à ce constat alarmant, il est plus que jamais crucial de développer notre esprit critique et de vérifier systématiquement les sources avant de relayer une information. Car si la désinformation peut servir ponctuellement les intérêts d’un camp, elle finit toujours par affaiblir les fondements mêmes de notre démocratie.

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