Le Parlement européen se retrouve au cœur d’une vive polémique après avoir invité Maboula Soumahoro, une personnalité très controversée, à intervenir lors d’une conférence sur l’antiracisme. Connue pour ses déclarations chocs, elle avait notamment affirmé en 2019 que “l’Homme blanc ne peut pas incarner l’antiracisme et avoir raison contre une Noire ou une Arabe”. Face au tollé suscité, l’institution a finalement décidé de reporter l’événement.
Maboula Soumahoro, une “experte en antiracisme” clivante
Maboula Soumahoro, qui se présente comme une “experte en antiracisme”, est une figure très clivante du débat public. Ses prises de position radicales et ses propos jugés racistes par beaucoup lui ont valu de nombreuses critiques. En 2019, lors d’un débat télévisé, elle avait lancé à Alain Finkielkraut : “Votre monde se termine ! Vous pourrez paniquer tant que vous voudrez, c’est terminé !”. Une sortie choc qui avait fait polémique.
Pourtant, c’est bien cette personnalité sulfureuse que le Parlement européen a choisi d’inviter pour une conférence sur le rôle du langage dans l’élimination du racisme. Un choix qui a immédiatement suscité l’indignation, beaucoup estimant que Maboula Soumahoro, par ses déclarations passées, n’avait pas la légitimité pour s’exprimer sur un tel sujet.
“L’Homme blanc ne peut pas incarner l’antiracisme et avoir raison contre une Noire ou une Arabe”
– Maboula Soumahoro en 2019
Tollé et report de la conférence
Dès l’annonce de sa venue, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ce choix. Mathilde Androuët, députée européenne, a publié sur Twitter des propos tenus par Maboula Soumahoro pour justifier son opposition :
“Voici ce que déclarait notamment Maboula Soumahoro il y a quelques temps”
– Mathilde Androuët, députée européenne
Face à la polémique grandissante, le Parlement européen a fini par céder et annoncer le report de la conférence. Une décision saluée par Mathilde Androuët comme “une première victoire” tout en appelant à maintenir la pression jusqu’à l’annulation pure et simple.
Un passif de déclarations controversées
Ce n’est pas la première fois que Maboula Soumahoro fait parler d’elle pour ses propos controversés. En 2017, elle avait déclaré lors d’un débat ne pas être choquée par une liste électorale ouvertement raciste et antisémite, suscitant l’indignation. La même année dans une interview, elle affirmait “C’est aux Etats-Unis que je suis enfin devenue noire”, une phrase qui avait interpellé.
Son discours radical et ses déclarations clivantes en font une personnalité très contestée, accusée par beaucoup de tenir des propos racistes et de nourrir les tensions communautaires plutôt que d’apaiser le débat. Pour ses détracteurs, l’inviter dans une enceinte comme le Parlement européen pour parler d’antiracisme relève au mieux de la provocation, au pire de l’inconscience.
Une polémique symptomatique des dérives du débat sur le racisme
Au-delà du cas Maboula Soumahoro, cette polémique est révélatrice des tensions et des dérives qui minent le débat public dès qu’il est question de racisme et de discrimination. Entre ceux qui nient le problème et ceux qui l’exacerbent par des discours clivants, il semble de plus en plus difficile de tenir une ligne raisonnable et apaisée sur ces sujets sensibles.
Pourtant, dans une société de plus en plus diverse, il est crucial de pouvoir aborder ces questions de manière dépassionnée et constructive. Cela passe par le rejet de tous les extrémismes, qu’ils viennent de ceux qui nient la réalité du racisme ou de ceux qui l’instrumentalisent à des fins de division. Seul un dialogue respectueux et nuancé permettra de faire reculer les préjugés et les discriminations.
L’épisode Maboula Soumahoro au Parlement européen montre en tout cas à quel point ces sujets restent inflammables. Et que la route est encore longue pour apaiser et élever le débat public sur ces questions qui engagent l’avenir du vivre-ensemble dans nos sociétés plurielles.