En marge du sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) qui se tient actuellement au Pérou, une rencontre significative a eu lieu entre le président sud-coréen Yoon Suk Yeol et son homologue chinois Xi Jinping. Cet échange, le premier en personne depuis deux ans entre les dirigeants des deux pays, intervient dans un contexte régional tendu, marqué par les provocations répétées de la Corée du Nord et le rapprochement militaire entre Pyongyang et Moscou.
Un appel à la coopération pour la stabilité régionale
Lors de cet entretien, le président Yoon a souligné l’importance d’une collaboration renforcée entre Séoul et Pékin pour faire face aux défis sécuritaires de la région. Selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, il a déclaré : “J’espère que nos deux nations coopéreront pour promouvoir la stabilité et la paix dans la région en réponse aux provocations répétées de la Corée du Nord, à la guerre en Ukraine et à la coopération militaire entre la Russie et la Corée du Nord”.
Cette prise de position intervient alors que le gouvernement sud-coréen a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude face au renforcement des liens militaires entre Pyongyang et Moscou. La participation de troupes nord-coréennes à la guerre en Ukraine, en soutien à la Russie, préoccupe particulièrement Séoul.
La Chine, un acteur clé dans la péninsule coréenne
La Chine, principal allié diplomatique et économique de la Corée du Nord, joue un rôle crucial dans la dynamique géopolitique de la péninsule coréenne. Pékin a par le passé appelé à un “règlement politique” des tensions, réitérant cette position après que le régime nord-coréen a qualifié Séoul d'”État hostile” en début d’année.
Cependant, les médias d’État chinois n’ont pas fait mention de la Corée du Nord ni de la Russie dans leur compte-rendu de la rencontre entre Xi et Yoon. L’agence officielle Chine nouvelle a rapporté que le président chinois avait appelé à “promouvoir un développement solide et régulier du partenariat stratégique de coopération” sino-sud-coréen.
Des relations complexes entre Séoul et Pékin
Malgré leur statut d’importants partenaires commerciaux, les relations entre la Corée du Sud et la Chine ne sont pas exemptes de difficultés. Séoul reste militairement alliée aux États-Unis, tandis que Pékin apporte un soutien crucial à Pyongyang. De plus, les tensions bilatérales ont été ravivées le mois dernier lorsque la Chine a annoncé l’arrestation d’un citoyen sud-coréen pour espionnage présumé.
Cette rencontre entre Yoon Suk Yeol et Xi Jinping souligne ainsi la complexité des enjeux géopolitiques dans la région Asie-Pacifique. Alors que la Corée du Sud cherche à renforcer la coopération avec la Chine pour faire face aux défis sécuritaires, les divergences d’intérêts et d’alliances rendent l’équation diplomatique délicate à résoudre.
Un sommet de l’APEC sous le signe des défis mondiaux
Le sommet de l’APEC, qui réunit 21 économies représentant 60% du PIB mondial, se tient cette année dans un contexte international troublé. Outre les tensions dans la péninsule coréenne, les dirigeants présents doivent également aborder des questions cruciales telles que la reprise économique post-pandémie, le changement climatique et les conséquences de la guerre en Ukraine.
Dans ce cadre, la rencontre entre Yoon Suk Yeol et Xi Jinping revêt une importance particulière. Elle témoigne de la volonté des deux pays de maintenir un dialogue malgré leurs différends, afin de contribuer à la stabilité et à la prospérité de la région Asie-Pacifique.
Cependant, au-delà des déclarations d’intention, il reste à voir si cette rencontre débouchera sur des avancées concrètes en matière de coopération sino-sud-coréenne. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’impact réel de cet échange de haut niveau sur la dynamique géopolitique régionale, dans un contexte où les provocations nord-coréennes et les rivalités de puissance continuent de menacer la paix et la stabilité en Asie-Pacifique.