Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver 2030 se profilent dans les Alpes françaises, le bal des partenariats peine à s’ouvrir. Malgré l’obtention de la garantie financière de l’État, de nombreuses entreprises hésitent encore à s’engager aux côtés du futur Comité d’Organisation (COJOP). Entre contexte économique tendu et incertitudes organisationnelles, décryptage d’une situation olympique délicate.
Un soutien financier public conséquent
Dans une lettre adressée au Comité International Olympique début octobre, le Premier ministre français Michel Barnier a confirmé la garantie financière de l’État à hauteur d’environ 2 milliards d’euros pour le budget du COJOP 2030. Une enveloppe conséquente qui comprend également 500 millions d’euros d’avances et la couverture d’un éventuel déficit.
Ce soutien public d’ampleur, d’autant plus notable dans un contexte économique difficile, ne dispense cependant pas le Comité d’organisation de devoir rechercher activement des partenaires privés. Les recettes de sponsoring représenteront en effet une part cruciale des revenus du COJOP.
Martin Fourcade en quête de sponsors
Pressenti pour prendre la tête du COJOP 2030, l’ancien biathlète Martin Fourcade ne s’y est pas trompé. Dans une interview accordée à L’Équipe mi-octobre, le quintuple champion olympique a souligné sa volonté de :
Rassembler et convaincre, notamment les partenaires économiques, car c’est aujourd’hui une des clés de ces Jeux d’hiver 2030.
Une mission de rassemblement et de persuasion ardue au vu du climat actuel.
Des entreprises dans l’expectative
Initialement, 14 entreprises françaises, toutes partenaires des Jeux de Paris 2024, avaient exprimé leur soutien à la candidature des Alpes pour 2030. Mais à l’heure de concrétiser leur engagement, beaucoup semblent freiner des quatre fers.
Interrogés par L’Équipe, de nombreux sponsors potentiels expliquent leur frilosité par :
- La fin de l’élan post-olympique de Paris 2024
- La quête de recettes fiscales supplémentaires menée par le gouvernement
- Les incertitudes pesant sur la gouvernance et l’organisation du futur COJOP
Certains groupes, comme EDF ou Orange, disent étudier la possibilité d’un partenariat sans s’avancer davantage. D’autres, à l’image de Sodexo et de La Française des Jeux, évoquent un stade encore trop précoce pour statuer sur un engagement.
Convaincre au cas par cas
Constituer un pool de partenaires solides et engagés représentera sans nul doute le premier défi du futur COJOP 2030 et de son président. Il leur faudra convaincre et rassurer, entreprise par entreprise, pour bâtir le socle économique de cette olympiade hivernale.
Un travail de longue haleine qui impliquera de dissiper les doutes des sponsors potentiels, de leur présenter une feuille de route claire et ambitieuse, mais aussi de composer avec un contexte économique et un calendrier sportif peu propices aux effusions de générosité des entreprises.
Le compte à rebours est lancé et la partie s’annonce serrée pour donner corps aux Jeux d’Hiver français de 2030. Le COJOP aura fort à faire pour créer une dynamique positive et engageante autour de cet événement majeur, dans un climat économique et organisationnel pour le moins délicat. Un défi de taille, à la mesure des sommets alpins qui accueilleront les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver.
