C’est dans la majestueuse cathédrale Saint-Michel de Kiev que famille, amis et frères d’armes se sont réunis vendredi pour un ultime adieu à Maria-Khrystyna Dvoïnik, une courageuse infirmière militaire ukrainienne de 32 ans. Elle a tragiquement perdu la vie alors qu’elle évacuait des soldats blessés dans la région de Donetsk, épicentre des combats acharnés avec l’armée russe dans l’est de l’Ukraine.
Sous les dômes dorés de l’édifice religieux, les proches ont défilé en larmes devant le cercueil ouvert de la défunte, entouré de bougies selon la tradition orthodoxe. Maria-Khrystyna était censée revenir à Kiev quelques jours plus tard. Un destin brutalement interrompu, laissant une communauté endeuillée et des collègues révoltés qui affirment que l’armée russe “pourchasse” délibérément les soignants ukrainiens en première ligne.
Le lourd tribut des anges gardiens du front
Parmi l’assemblée se trouvaient de nombreux infirmiers et infirmières militaires, portant leur uniforme et leur kit de premiers secours. Tetiana, une soignante volontaire de 55 ans, se souvient avec émotion de Maria-Khrystyna comme d’une “fille merveilleuse, pleine d’énergie et animée par le désir de faire quelque chose pour l’Ukraine”.
Le travail de ces anges gardiens du front est devenu de plus en plus périlleux avec la multiplication des drones russes dans le ciel ukrainien. Depuis le début de l’invasion il y a bientôt trois ans, les infrastructures médicales près des zones de combat ont été dévastées et des dizaines de soignants ont perdu la vie. Un lourd tribut humain qui suscite une immense douleur. “C’est tellement dur de voir que ce sont ces jeunes qui sont censés construire notre pays que nous sommes en train de perdre”, confie Tetiana, les yeux embués de larmes.
Une héroïne saluée par tout un pays
Sur les réseaux sociaux, les hommages à “Alpaca”, le nom de guerre de Maria-Khrystyna Dvoïnik, se sont multipliés. Iana Zinkevitch, une élue impliquée dans le groupe Hospitallers pour lequel la défunte a travaillé, a salué son abnégation: “Elle ne connaissait pas la peur et n’hésitait jamais à risquer sa vie pour sauver les autres soldats et les aider à rentrer chez eux en vie.” Avant d’ajouter avec émotion : “Les Russes l’ont tuée. Les héros meurent en sauvant d’autres héros.”
Maria-Khrystyna a été fauchée près de Pokrovsk, un secteur où les forces russes gagnent du terrain ces derniers mois au prix de lourdes pertes. Son sacrifice incarne le courage et le dévouement de tout le personnel médical ukrainien qui, au péril de sa vie, s’efforce de sauver celle des défenseurs du pays. Un engagement qui force le respect et suscite une immense reconnaissance de la part de la nation tout entière, endeuillée par la perte de l’un de ses plus valeureux enfants.
