C’est une nouvelle qui a secoué le microcosme du football féminin. Cortnee Vine, l’une des révélations de la dernière Coupe du Monde, a annoncé ce vendredi qu’elle mettait sa carrière entre parenthèses. La raison ? Se concentrer sur sa santé mentale, un sujet encore tabou dans le monde du sport de haut niveau.
Une ascension fulgurante
Le nom de Cortnee Vine est sur toutes les lèvres depuis l’été dernier. Lors du Mondial coorganisé par son pays, l’Australie, et la Nouvelle-Zélande, l’ailière de 26 ans a crevé l’écran. Son but en quarts de finale face à la France restera dans les annales :
En marquant le tir au but de la victoire contre les Bleues au terme d’une séance irrespirable (0-0, 7 t.a.b. à 6), Cortnee Vine a permis aux Matildas d’atteindre le dernier carré de la Coupe du Monde.
D’après une source proche de la sélection australienne
Propulsée sous le feu des projecteurs, la native de Wollongong a ensuite signé un contrat avec le club américain du North Carolina Courage. Mais la suite a été plus compliquée. Avec les Matildas, elle a vécu une campagne décevante aux Jeux Olympiques de Paris, marquée par une élimination dès la phase de poules.
Le poids de la notoriété
Dans un communiqué publié ce vendredi, Cortnee Vine est revenue sur les raisons de sa mise en retrait. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa soudaine notoriété n’a pas été facile à gérer :
Je suis sûre que beaucoup de gens comprennent que ma vie a radicalement changé au cours des deux dernières années. En raison de ces expériences très nouvelles et parfois écrasantes, j’ai découvert que l’identification, la gestion et la priorisation de ma santé mentale sont devenues des choses sur lesquelles je dois travailler très dur.
Cortnee Vine dans un communiqué
Comme de nombreux sportifs de haut niveau, la footballeuse reconnaît avoir des hauts et des bas au quotidien. Chaque jour est une leçon pour trouver le bon équilibre. Mais aujourd’hui, Cortnee Vine a décidé de faire de son bien-être une priorité. D’où cette pause, dont la durée n’a pas été précisée.
Le soutien du football australien
La décision de Cortnee Vine a suscité de nombreuses réactions dans son pays. Sur les réseaux sociaux, les Matildas lui ont apporté leur soutien, tout comme son ancien club du Sydney FC. Un message qui en dit long sur l’importance croissante accordée à la santé mentale des athlètes.
Ces dernières années, de plus en plus de sportifs ont brisé le silence sur ce sujet. Des stars planétaires comme la gymnaste Simone Biles ou la joueuse de tennis Naomi Osaka ont contribué à libérer la parole. Elles ont montré qu’il était possible de mettre sa carrière entre parenthèses pour se préserver.
Vers une meilleure prise en compte des athlètes
Le cas de Cortnee Vine illustre les défis auxquels sont confrontés les sportifs de haut niveau. Propulsés sous le feu des projecteurs, soumis à une pression de tous les instants, ils sont nombreux à souffrir en silence. Par peur du qu’en-dira-t-on, par crainte de passer pour des « faibles ».
Heureusement, les mentalités évoluent. De plus en plus de fédérations et de clubs mettent en place des dispositifs pour accompagner leurs athlètes. Des psychologues du sport sont embauchés, des cellules d’écoute sont créées. L’objectif ? Prévenir les risques psychosociaux et permettre aux sportifs de s’épanouir, sur et en dehors des terrains.
Dans ce contexte, la décision de Cortnee Vine apparaît comme un signal fort. En mettant sa santé mentale au premier plan, la footballeuse contribue à briser un tabou. Elle montre qu’il est possible de réussir au plus haut niveau tout en prenant soin de soi. Un message inspirant pour toute une génération d’athlètes.
Et maintenant ?
Reste à savoir comment Cortnee Vine va gérer son retour à la compétition. L’Australienne aura sans doute besoin de temps pour retrouver ses sensations. Mais une chose est sûre : elle pourra compter sur le soutien de tout un pays.
Car au-delà de ses performances sur le terrain, c’est son courage et son authenticité qui font d’elle une championne. En osant parler de sa santé mentale, Cortnee Vine ouvre la voie à un sport plus humain. Un sport où la réussite ne se mesure pas uniquement au nombre de trophées, mais aussi à l’épanouissement personnel de chaque athlète.
