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Inondations en Espagne : Le Président de Valence Fait Son Mea Culpa

Inondations dévastatrices en Espagne : le président de Valence admet des "erreurs" dans la gestion de crise et présente ses excuses, mais tente surtout de...

Face à l’ampleur de la tragédie qui a frappé l’Espagne le mois dernier, causant la mort de 224 personnes selon un bilan provisoire, le président de la région de Valence Carlos Mazón a dû s’expliquer devant le parlement régional. Admettant du bout des lèvres “des erreurs” dans la gestion de ces inondations sans précédent, il a présenté des “excuses” pour les retards dans l’aide aux sinistrés. Mais l’essentiel de son long discours a surtout visé à justifier son action très critiquée.

Une catastrophe d’une ampleur inédite

Membre du Parti Populaire (droite conservatrice), Carlos Mazón a martelé qu’il s’agissait des “pires inondations que l’Espagne a subies depuis 1962”, insistant sur le caractère exceptionnel et imprévisible d’un tel désastre. “Tout le monde comprend que l’ampleur de la tragédie et ses conséquences font qu’il y aura un avant et un après dans nos vies et que rien ne sera plus comme avant”, a-t-il déclaré.

Un lourd bilan humain

Si la région de Valence concentre la grande majorité des 224 victimes recensées (216 morts), les inondations ont également fait 7 morts en Castille-La Manche et 1 en Andalousie. Selon les précisions de M. Mazón, 16 personnes sont toujours portées disparues dans sa région. Des chiffres qui témoignent de l’intensité de ce drame.

Des alertes météo minimisées

Le président de Valence est surtout pointé du doigt pour le retard dans l’envoi d’une alerte à la population le jour du drame, alors que les pluies diluviennes s’abattaient depuis le matin. Ce n’est que plus de 12h après la première alerte rouge de l’agence météo que ses services ont demandé aux habitants par SMS de rester chez eux. Trop tard : de nombreux villages étaient déjà inondés et des centaines de personnes bloquées dans leurs véhicules.

Pour sa défense, M. Mazón a minimisé la portée de ces alertes, affirmant que sur les 10 dernières années, 36 alertes rouges avaient été émises sans donner lieu à des inondations de cette ampleur, voire “sans inondations notables” pour beaucoup. Une tentative maladroite de justifier l’attentisme de son administration.

La colère des sinistrés

Sans surprise, le discours de Carlos Mazón a été accueilli par des huées et des cris de “menteur” et “assassin” de la part de la foule rassemblée devant le parlement. Déjà le 3 novembre, lors d’une visite des souverains espagnols à Paiporta près de Valence, le président avait été pris à partie par des manifestants en colère qui avaient dû être contenus par les forces de l’ordre.

“Ce gouvernement ne nous représente pas !”

– Des sinistrés en colère

Des “erreurs” reconnues du bout des lèvres

S’il a concédé que des “erreurs” avaient été commises, M. Mazón a aussitôt tempéré : “Je ne vais éluder aucune responsabilité”. Une manière de dire qu’il assume, sans vraiment le faire. Son parti a d’ailleurs demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire, histoire de diluer les responsabilités.

Une comparution reportée

Initialement prévue la veille, l’audition de Carlos Mazón avait dû être reportée en raison d’une nouvelle alerte rouge aux fortes pluies. Un timing qui n’a pas empêché le président de Valence d’être conspué par des manifestants lui réclamant, une nouvelle fois, sa démission.

Un drame national

Au-delà de la polémique sur la gestion de crise, c’est toute l’Espagne qui est en deuil après ces inondations d’une violence inouïe. Le Premier ministre Pedro Sánchez, également présent à Paiporta le 3 novembre, a lui aussi été pris pour cible par la foule en colère. Un symbole de l’unité nationale face à cette tragédie, par-delà les clivages politiques.

Si le bilan humain et matériel est d’ores et déjà lourd, tous les regards sont désormais tournés vers la reconstruction et le soutien aux sinistrés. Une mission que le gouvernement régional de Carlos Mazón ne pourra assumer seul, tant la tâche s’annonce immense. L’État central devra jouer tout son rôle pour panser les plaies et relever les défis de l’après. Car comme l’a souligné le président de Valence, après un tel drame, “rien ne sera plus comme avant”.

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