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Effondrement Gare de Novi Sad : Bilan et Mobilisation

Le 1er novembre, l'effondrement de l'auvent de la gare de Novi Sad fait 14 morts. Deux semaines après, l'opposition manifeste et réclame des comptes. Qui sont les victimes ? Où en est l'enquête ? Retour sur un drame national qui ébranle la Serbie...

Le 1er novembre 2024, un drame frappe la Serbie. Quelques minutes avant midi, l’auvent en béton de la gare de Novi Sad, ville du nord du pays, s’effondre brutalement. Quatorze personnes qui se trouvaient dessous, âgées de 6 à 74 ans, perdent la vie. Parmi elles, deux sœurs de 6 et 10 ans, parties en voyage avec leur grand-père lui aussi décédé. Plus de deux semaines après, le pays reste sous le choc.

Une tragédie nationale qui soulève l’indignation

Dès l’annonce de l’accident, c’est la stupeur en Serbie. Comment un tel drame a-t-il pu se produire, qui plus est dans une gare emblématique construite dans les années 60 et récemment rénovée ? Très vite, la colère monte face à ce qui apparaît comme un symbole de corruption et de négligence des autorités.

Les révélations s’enchaînent. On apprend que si la gare avait bien fait l’objet de travaux, l’auvent qui s’est effondré n’en faisait pas partie selon la compagnie ferroviaire nationale. Le ministre de la Construction est poussé à la démission. Mais pour beaucoup, cela ne suffit pas. L’opposition appelle à manifester pour réclamer la vérité et que les responsables politiques rendent des comptes.

Mobilisation massive sous le slogan “La corruption tue”

Lors des rassemblements qui se succèdent depuis l’accident, des milliers de Serbes défilent, certains les mains peintes en rouge. Leur mot d’ordre : “La corruption tue”. Pour les manifestants, cette tragédie est la conséquence directe du népotisme qui gangrène le pays. Leur cible principale : le Premier ministre Milos Vucevic, ancien maire de Novi Sad de 2012 à 2022.

Pour les manifestants, Milos Vucevic est politiquement responsable de cette tragédie.

Aleksandar Ivkovic, chercheur en science politique originaire de Novi Sad

Au-delà de la démission du Premier ministre, les manifestants exigent aussi plus de transparence sur l’enquête en cours et la publication du contrat signé avec le consortium chinois en charge des rénovations de la gare. Face à la pression de la rue, le président Aleksandar Vucic a laissé entendre que de nouvelles têtes pourraient tomber.

Une enquête minutieuse pour établir les responsabilités

Depuis le drame, plus de 70 personnes ont été auditionnées par les enquêteurs du parquet de Novi Sad qui a fait de ce dossier sa priorité absolue. Une expertise est en cours pour déterminer les causes exactes de l’effondrement de l’auvent et analyser les débris. Mais à ce stade, aucune interpellation n’a encore eu lieu.

Comme l’a souligné le parquet dans un communiqué, c’est seulement une fois les origines de l’accident établies que les éventuels manquements et leurs responsables pourront être identifiés. Un travail de fourmi indispensable pour tenter de comprendre ce qui s’est passé ce jour funeste du 1er novembre et honorer la mémoire des 14 victimes.

Le lourd tribut d’un effondrement meurtrier

Du haut de leurs 6 et 10 ans, Sara et Valentina Firic ne se doutaient pas en montant dans le train avec leur grand-père ce matin-là qu’elles ne reviendraient jamais. Comme 11 autres personnes âgées de 19 à 74 ans, elles ont perdu la vie dans l’effondrement de l’auvent. Toutes sauf une étaient originaires de Serbie.

Parmi les victimes figure aussi une femme de 34 ans, Sanja Ćirić Arbutina, et plusieurs étudiants et jeunes adultes comme Anđela Ruman (20 ans), Miloš Milosavljević (21 ans) ou encore Stefan Hrka (27 ans). Une hécatombe qui endeuille tout un pays.

Novi Sad à l’heure du recueillement

Depuis le drame, Novi Sad, deuxième ville de Serbie, est en état de choc. Une minute de silence a été respectée et les drapeaux mis en berne. Le président Aleksandar Vucic s’est rendu sur la tombe des deux plus jeunes victimes pour se recueillir, un geste critiqué par certains qui y voient une récupération politique.

Ce vendredi à 11h52, heure de l’accident deux semaines plus tôt, l’opposition appelle les habitants à observer 14 minutes de “désobéissance civile” en cessant toute activité. Une façon de rendre hommage aux disparus et de maintenir la pression pour que toute la lumière soit faite sur ce drame national.

Quatorze destins fauchés, des dizaines de familles brisées, une ville et un pays sous le choc : le lourd bilan humain de la catastrophe de Novi Sad ne sera pas oublié de sitôt. Alors que l’enquête se poursuit pour comprendre les causes du drame et en identifier les responsables, la Serbie pleure ses morts et s’interroge sur les défaillances qui ont conduit à ce jour noir du 1er novembre 2024.

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