Une polémique enfle autour de députés de la France Insoumise (LFI), dont Éric Coquerel et Ersilia Soudais, qui ont été aperçus lors d’un rassemblement contre le match France-Israël aux côtés d’Elias d’Imzalène, un islamiste fiché S. Cette proximité entre des élus LFI et un individu controversé suscite l’indignation et soulève des interrogations quant aux liens qu’entretient le mouvement avec certains milieux radicaux.
Des députés LFI en compagnie d’un islamiste fiché S
Selon des sources proches du dossier, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, et Ersilia Soudais, députée LFI de Seine-et-Marne, faisaient partie des manifestants rassemblés mardi pour protester contre la tenue d’un match amical de football entre la France et Israël. Mais c’est surtout la présence à leurs côtés d’Elias d’Imzalène, figure de l’islamisme radical fiché S, qui fait polémique.
Elias d’Imzalène, proche des milieux salafistes, est connu pour ses prises de position extrêmes. Il a notamment appelé par le passé à “l’Intifada” sur le territoire français. Sa présence au sein du rassemblement anti-Israël n’est pas passée inaperçue, d’autant plus qu’il semblait échanger de façon cordiale avec les députés de la France Insoumise.
L’embarras de la France Insoumise
Cette polémique met dans l’embarras la France Insoumise, déjà régulièrement accusée par ses détracteurs de complaisance envers l’islamisme. La présence de députés LFI aux côtés d’un individu fiché pour radicalité ne manquera pas de renforcer ces critiques.
Contactée, la France Insoumise n’a pas souhaité commenter ces informations. Mais en interne, certains cadres s’inquiètent des répercussions de cette affaire sur l’image du mouvement. “C’est un très mauvais signal envoyé à l’opinion”, confie sous couvert d’anonymat un proche de Jean-Luc Mélenchon. “Cela va une nouvelle fois nourrir tous les procès en islamo-gauchisme dont nous sommes victimes.”
Des questions sur les liens entre LFI et l’islamisme
Au-delà de ce nouvel épisode, cette polémique ravive les interrogations sur les liens entretenus par une partie de la gauche radicale avec les milieux islamistes. Si la France Insoumise a toujours fermement condamné le terrorisme, elle est régulièrement accusée de faire preuve d’une forme d’aveuglement face à la montée de l’islam politique.
Des élus LFI ont par le passé participé à des manifestations aux côtés d’organisations proches des Frères musulmans ou défendu le port du voile islamique au nom de la liberté de culte. Une attitude qui tranche avec la tradition laïque et universaliste de la gauche française.
Pour ses détracteurs, la France Insoumise pêcherait par “islamo-gauchisme”, un terme controversé qui désigne une alliance contre-nature entre l’extrême-gauche et l’islamisme sur fond d’anti-impérialisme et de rejet des valeurs occidentales. Une accusation que récuse le mouvement, qui se revendique du combat antiraciste et de la défense des opprimés.
Une épineuse question pour la gauche
Plus largement, la question du rapport à l’islam et la laïcité s’avère épineuse pour une partie de la gauche. Prise en étau entre la lutte contre l’islamophobie et la fermeté républicaine face à l’islamisme, elle peine à trouver un positionnement clair sur ces sujets hautement inflammables.
Alors que le débat fait rage sur la place de l’islam dans la société française, toute ambiguïté ou toute proximité avec des figures sulfureuses s’avère lourde de conséquences. C’est ce qu’illustre aujourd’hui la polémique visant les députés LFI aperçus aux côtés d’Elias d’Imzalène.
Des clarifications nécessaires
Face à la bronca, les députés mis en cause vont sans doute devoir s’expliquer et clarifier leur position. La direction de la France Insoumise sera également attendue sur ce sujet sensible qui embarrasse le mouvement.
Cette affaire démontre une nouvelle fois à quel point les questions d’islam et de laïcité constituent un terrain miné pour le débat politique. Elle illustre aussi la nécessité pour les forces de gauche de tracer une ligne claire sur ces enjeux pour ne pas prêter le flanc à la polémique et à l’accusation d’ambivalence face à l’islamisme.