Au nord de Kharkiv, sur la ligne de front, une unité spéciale de l’armée ukrainienne mène une guerre d’un nouveau genre. Équipés de drones kamikazes et de mines antichars, les soldats de l’unité Aquilles repoussent jour après jour les assauts des blindés russes qui tentent une percée vers la deuxième ville du pays.
Une guerre des drones en première ligne
Depuis une cave aménagée en poste de commandement improvisé, le commandant “Calvados” et son équipe scrutent les écrans de leurs tablettes. Les images des drones de reconnaissance dévoilent les positions ennemies, camouflées dans les bois autour du village de Lyptsi.
Leur mission : stopper coûte que coûte l’offensive russe qui tente depuis trois semaines de percer les défenses ukrainiennes sur cet axe stratégique au nord-est du pays. Pour cela, l’unité Aquilles dispose d’un atout de taille : une quinzaine de drones kamikazes, véritables armes volantes bardées d’explosifs.
On va commencer par de la fougasse.
– “Calvados”, commandant de l’unité Aquilles
Au signal du chef, les soldats préparent un drone en y fixant une mine antichar et une batterie. En quelques minutes, l’engin est prêt à partir en mission de combat pour frapper un blindé russe repéré par les éclaireurs. Une scène devenue quotidienne sur ce champ de bataille d’un genre nouveau.
L’Ukraine parie sur les drones pour contrer la puissance de feu russe
Face à un ennemi disposant d’une écrasante supériorité en chars et en artillerie, l’état-major ukrainien a fait le pari des drones. Outre l’unité Aquilles, de nombreuses autres formations combattent aujourd’hui sur le front avec ces engins pilotés à distance, fournis par les pays occidentaux ou assemblés directement par les ingénieurs du pays.
- Drones de reconnaissance pour guider les tirs d’artillerie
- Drones kamikazes pour détruire les blindés
- Drones de brouillage pour perturber les communications
Les forces ukrainiennes disposent ainsi d’un véritable arsenal high-tech pour mener ce que les experts appellent déjà “la première guerre des drones”. Une mutation profonde des conflits modernes dont Kiev espère tirer avantage face au rouleau compresseur militaire russe.
Une guerre d’usure dans laquelle les drones font la différence
Sur le front de Lyptsi, chaque jour apporte son lot d’assauts, de bombardements et de duels d’artillerie. Une guerre d’usure dans laquelle la maîtrise du ciel et la précision des frappes peuvent faire la différence. C’est là que les drones ukrainiens entrent en jeu, causant des dégâts considérables dans les rangs ennemis.
Ainsi, en ce début de matinée, l’unité Aquilles vient de localiser un char russe avançant vers les lignes ukrainiennes. En quelques minutes, un drone kamikaze décolle, vole furtivement jusqu’à sa cible et la frappe en plein cœur. Une explosion, un panache de fumée noire, puis plus rien. Le assaut est stoppé net.
Nos drones nous donnent un avantage tactique indéniable. Nous pouvons frapper l’ennemi à distance, sans risquer la vie de nos soldats.
– Un officier de l’unité Aquilles
Malgré la contre-offensive promise par Kiev, la ligne de front reste pour l’heure largement statique dans cette région. Retranchés dans leurs positions, Ukrainiens et Russes s’affrontent dans une guerre high-tech où les drones sont devenus les yeux, les oreilles et le bras armé des combattants.
Une révolution dans l’art de la guerre dont l’issue pourrait bien déterminer le destin de ce conflit qui dure depuis plus d’un an maintenant. Et dont les soldats de l’unité Aquilles, terrés dans leur cave de Lyptsi, sont l’incarnation sur le terrain. Des combattants d’un nouveau genre pour une guerre d’un nouveau type.
