ActualitésÉconomie

La Fed Défend Son Indépendance Face aux Pressions de Trump

La Fed défend farouchement son indépendance face aux velléités d'ingérence de Donald Trump. Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, a affirmé que les décisions de la Fed ne pouvaient être renversées par aucune autre partie du gouvernement, hormis le Congrès. Mais avec le retour probable de Trump à la Maison Blanche, la Fed saura-t-elle résister aux pressions ?

Alors que l’ombre d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche plane, la Réserve Fédérale américaine (Fed) réaffirme avec force son indépendance. Jerome Powell, le président de cette institution clé, a tenu à rappeler jeudi lors d’une conférence que les décisions de la banque centrale ne pouvaient être annulées par aucune autre branche du gouvernement, à l’exception bien sûr du Congrès.

Cette mise au point intervient dans un contexte tendu. Donald Trump, qui avait déjà tenté d’influencer la Fed lors de son précédent mandat, ne cache pas son souhait de peser sur les orientations monétaires. En août dernier, celui qui n’était alors que le candidat républicain estimait même que “le président devrait au moins avoir son mot à dire” sur la politique de la Fed.

La Fed déterminée à maintenir le cap

Face à ces pressions, Jerome Powell se veut rassurant. Il souligne que dans ses prises de décision, la Fed ne tient compte ni du bien-être d’un parti politique, ni d’autres considérations partisanes. “Nous nous contentons d’examiner les aspects macroéconomiques et de faire de notre mieux”, a-t-il insisté. Le patron de la Fed met en avant les nombreuses recherches montrant que les banques centrales indépendantes du pouvoir politique obtiennent de meilleurs résultats en matière de maîtrise de l’inflation.

Un mandat à honorer jusqu’au bout

Nommé par Donald Trump lui-même à la tête de la Fed en 2018, Jerome Powell entend bien aller au bout de son mandat qui court jusqu’en mai 2026. “Je servirai jusqu’à la fin de mon mandat de président, et c’est tout ce que j’ai décidé”, a-t-il affirmé, balayant les rumeurs de démission. Une démission forcée serait de toute façon “interdite par la loi” comme il l’a rappelé la semaine dernière.

La Fed doit rester “isolée des forces extérieures”

Cette volonté d’indépendance est partagée au sein de l’institution. Adriana Kugler, l’une des gouverneurs de la Fed, a elle aussi défendu ce principe fondamental lors d’un discours à Montevideo en Uruguay. Sans jamais citer Donald Trump, elle a souligné que le Congrès demandait à la Fed “d’être objective, indépendante, isolée des forces extérieures” pour prendre ses décisions. “Nous sommes attachés à notre mandat”, a-t-elle martelé.

Un “président fantôme” pour neutraliser la Fed ?

Pourtant, les craintes persistent. Selon certaines sources, Scott Bessent, un proche de Donald Trump pressenti pour devenir secrétaire au Trésor, aurait évoqué l’idée d’un “président fantôme” à la Fed. Sa présence viserait à neutraliser l’influence du véritable patron de l’institution. Une hypothèse jugée inquiétante par de nombreux observateurs.

Lorsque la banque centrale est indépendante, le rôle des gouvernements consiste généralement à représenter la population en précisant un mandat pour la banque centrale et en la tenant responsable en surveillant ses performances et en nommant ses dirigeants.

Adriana Kugler, gouverneure de la Fed

À l’heure où l’économie américaine doit faire face à de multiples défis, de l’inflation à la décélération de la croissance en passant par les répercussions bancaires, le maintien d’une Fed indépendante et à l’abri des pressions politiques apparaît plus crucial que jamais. Les prochains mois, avec l’installation d’une nouvelle administration à la Maison Blanche, s’annoncent déterminants pour l’avenir de cette institution près de 110 ans après sa création.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.