Alors que l’administration Trump se prépare à prendre les rênes du pouvoir, les ministères clés américains s’engagent dans une transition en douceur. Selon des sources proches, le secrétaire d’État sortant Antony Blinken devrait s’entretenir prochainement avec son successeur désigné, le sénateur Marco Rubio, afin d’assurer une passation fluide à la tête de la diplomatie américaine.
De son côté, le Pentagone, qui supervise les forces armées de la première puissance militaire mondiale, promet également une transition “calme” et “réussie”. La porte-parole adjointe du ministère de la Défense, Sabrina Singh, a affirmé que tout serait mis en œuvre pour que la future équipe du secrétaire à la Défense désigné, Pete Hegseth, soit “prête à réussir” dès son entrée en fonction.
Des profils contrastés pour les postes clés
Le choix de Marco Rubio comme futur secrétaire d’État marque un tournant dans la politique étrangère américaine. Connu pour ses positions fermes envers la Chine et l’Iran, le sénateur de Floride est décrit par le président élu Donald Trump comme “un défenseur ardent de notre nation” et “un véritable ami pour nos alliés”. Reste à voir comment ce changement de cap sera accueilli sur la scène internationale.
Quant au ministère de la Défense, c’est Pete Hegseth, présentateur sur la chaîne conservatrice Fox News et ancien officier de la Garde nationale déployé en Irak et en Afghanistan, qui a été désigné pour en prendre la tête. Un profil atypique pour diriger cette institution tentaculaire aux enjeux colossaux, avec ses 3,4 millions de soldats et civils et son budget annuel faramineux de plus de 850 milliards de dollars.
Incertitudes sur les nominations et le budget
Si Pete Hegseth est confirmé par le Sénat, il devra rapidement faire face à plusieurs défis de taille. La future administration Trump a en effet annoncé son intention de procéder à des coupes franches dans les dépenses de l’État fédéral, faisant planer le risque de suppressions de postes de hauts gradés au sein du Pentagone.
Par ailleurs, la porte-parole du ministère, interrogée sur les conséquences potentielles d’un blocage des nominations comme celui imposé en 2023 par le sénateur républicain Tommy Tuberville, a averti qu’une telle situation “aurait un impact sur les opérations, sur le moral et sur le ministère”. Un avertissement qui souligne les enjeux de la transition en cours.
Vers une nouvelle ère politique
Au-delà des ministères régaliens, c’est toute l’architecture du pouvoir américain qui s’apprête à connaître un profond renouvellement. Avec une Maison-Blanche et un Congrès désormais dominés par les républicains, la politique américaine devrait prendre un virage sensible vers la droite dans les mois et années à venir.
Les premières nominations de Donald Trump donnent le ton de ce changement de cap. Mais entre promesses de rupture et impératifs de continuité, entre postures idéologiques et réalités du pouvoir, le chemin qui s’ouvre s’annonce semé d’embûches. La capacité de la nouvelle administration à imprimer sa marque, tout en assurant le fonctionnement régulier des institutions, sera l’un des enjeux majeurs de ce début de mandat.
À l’heure où les équipes sortantes et entrantes organisent la passation des pouvoirs au sein de l’appareil d’État, c’est donc une nouvelle page de l’histoire politique américaine qui s’apprête à s’écrire. Avec son lot d’inconnues, d’espoirs et de défis à relever pour cette superpuissance qui reste, envers et contre tout, l’acteur central de l’échiquier mondial. Les prochaines semaines et les premiers actes de la présidence Trump seront scrutés avec attention, aux États-Unis comme dans le reste du monde.