Dans un camp militaire de l’est de la France, les soldats ukrainiens d’une brigade spéciale achèvent leur formation intensive avant de rejoindre le front de l’est de l’Ukraine. Baptisée Anne de Kiev en l’honneur de l’épouse du roi de France Henri Ier, cette unité de 4500 hommes s’entraîne depuis 9 semaines sous la supervision d’instructeurs français. Un soutien crucial alors que les combats font rage dans le Donbass.
Un entraînement réaliste pour préparer au combat
Lors des derniers exercices, les Ukrainiens s’entraînent sur un scénario défensif. Tapis dans leur tranchée, ils tentent de repousser un assaut ennemi fictif. Grenades d’exercice, tirs nourris et drones omniprésents recréent les conditions du champ de bataille. Malgré la perte d’une partie de leur position, les soldats réagissent bien selon leurs formateurs français.
Sur les 4500 membres de la brigade, 2000 soldats, principalement des conscrits sans expérience du feu, sont formés en France. Encadrés par 300 vétérans ukrainiens, ils apprennent à manier et entretenir les équipements fournis par Paris :
- 128 véhicules blindés de transport de troupes VAB
- 18 chars légers AMX-10
- 18 canons automoteurs Caesar
- Camions, blindés sanitaires, missiles antichars et anti-aériens
Une unité opérationnelle prête au combat
Malgré la brièveté de la formation pour ces soldats novices, l’objectif est clair : forger une unité capable d’affronter l’ennemi dès son arrivée sur le front. Un défi relevé avec brio selon le général François Le Roux, commandant de la Task Force Champagne en charge de l’entraînement :
Les soldats ukrainiens ont démontré un bon niveau, ils font preuve d’un pragmatisme absolu.
Un constat partagé par le colonel Dmytro Riumshyn, commandant de la brigade Anne de Kiev :
Le niveau de formation de nos soldats est assez élevé pour aller au combat. Quand on sera engagé, notre brigade montrera ses compétences. Je crois en notre victoire.
Un armement moderne pour contrer les Russes
Pour les artilleurs ukrainiens, le canon Caesar français est une révélation. Petro, un vétéran qui servait jusque-là sur des pièces d’artillerie soviétiques, est enthousiaste :
On est passé de la hache au scalpel, c’est plus efficace et plus facile à utiliser.
L’Ukraine a déjà reçu plusieurs dizaines de ces canons de 155mm à longue portée, redoutables face aux positions russes. Les VAB et AMX-10 viendront quant à eux renforcer la mobilité et la puissance de feu des fantassins ukrainiens.
Le soutien français crucial face à la menace russe
Pour le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, former et équiper une brigade entière permet de mettre fin au “saupoudrage” des aides militaires. Une “question de cohérence” alors que Kiev a fait état d’un besoin de 15 brigades supplémentaires. La France espère embarquer d’autres pays européens dans cet effort, déjà soutenu par des fonds de l’UE.
Car l’enjeu dépasse les frontières de l’Ukraine comme le souligne le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian :
Les Ukrainiens se battent aussi pour assurer la sécurité sur le continent européen. Il serait inconcevable qu’on puisse aujourd’hui les abandonner en rase campagne.
Un soutien d’autant plus crucial que l’aide américaine pourrait être remise en cause en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Face à la détermination russe, l’appui militaire européen sera plus que jamais décisif pour permettre à l’Ukraine de défendre sa souveraineté et repousser l’envahisseur.