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Redéploiement Crucial De L’Armée Au Sud Du Liban : Solution Durable ?

Le chef des Casques bleus appelle au redéploiement de l'armée libanaise au Sud, estimant cette stratégie cruciale pour une résolution pérenne du conflit Israël-Hezbollah. Mais cette solution sera-t-elle suffisante pour ramener une paix durable dans la région ?

Alors que le conflit entre Israël et le Hezbollah fait rage au Sud du Liban, le chef des Casques bleus de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a souligné lors de sa récente visite l’importance cruciale du redéploiement de l’armée libanaise dans cette région pour espérer une solution durable. Une stratégie qui soulève de nombreux enjeux et interrogations.

L’armée libanaise, pilier d’une paix pérenne ?

Selon M. Lacroix, le retour des forces armées libanaises au Sud du pays, conformément à la résolution 1701 de l’ONU qui avait mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, est un élément absolument central à toute résolution du conflit actuel. Cette résolution stipule en effet que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus sont autorisés à se déployer à la frontière pour prévenir les affrontements.

Un dispositif qui avait permis de préserver un calme relatif pendant des années, malgré quelques accrochages, avant que la situation ne dégénère à nouveau en octobre 2023 avec des échanges de tirs transfrontaliers, puis un an plus tard avec l’éclatement d’une guerre ouverte. Le bilan est lourd : plus de 3 380 personnes tuées côté libanais depuis le début des combats selon les autorités locales, dont une grande majorité ces derniers mois.

Le gouvernement prêt à augmenter les effectifs

Face à l’urgence de la situation, le Premier ministre libanais Najib Mikati s’est dit prêt mi-octobre à renforcer significativement la présence de l’armée au Sud, la faisant passer de 4 500 à entre 7 000 et 11 000 militaires, afin qu’elle puisse contrôler efficacement cette région frontalière en cas de cessez-le-feu. Une promesse qui reste à concrétiser, le pays étant plongé dans une profonde crise économique et comptant sur l’aide internationale.

Nous avons actuellement 4 500 militaires dans le sud et nous voulons passer à entre 7 000 et 11 000.

Najib Mikati, Premier ministre libanais

Les Casques bleus en soutien

M. Lacroix a pour sa part assuré que la mission de maintien de la paix des Nations unies au Liban (Finul) était prête à jouer un rôle “significatif” aux côtés de l’armée libanaise pour mettre fin aux affrontements et stabiliser la frontière. Mais à condition que toutes les parties respectent pleinement les termes de la résolution 1701 de l’ONU.

Une exigence loin d’être acquise, tant les violations se sont multipliées ces derniers mois, avec des tirs de roquettes du Hezbollah vers Israël et des bombardements en représailles de l’armée israélienne. Sans parler des entraves régulières à la liberté de mouvement des Casques bleus dans le Sud par les milices chiites du Hezbollah.

Un défi immense

Au-delà des déclarations d’intention, le redéploiement effectif de l’armée libanaise au Sud s’annonce donc comme un défi immense, qui nécessitera une réelle volonté politique de toutes les parties ainsi qu’un soutien international conséquent. Une étape cruciale mais probablement pas suffisante à elle seule pour sortir durablement de l’engrenage de la violence.

Car le conflit actuel est aussi le fruit d’un enchevêtrement complexe d’intérêts et de rapports de force régionaux, où s’entremêlent les rivalités entre Israël et l’Iran, parrain du Hezbollah, et les soubresauts du conflit israélo-palestinien, le mouvement chiite ayant pris les armes pour soutenir le Hamas à Gaza. Autant de facteurs qui continueront à peser lourdement sur la fragile stabilité du Sud du Liban, avec ou sans le retour de l’armée nationale.

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