L’école est censée être un havre d’apprentissage et de tolérance, mais parfois, la réalité peut être bien différente. C’est ce qu’a douloureusement découvert Kathryn Kelley, une mère de Virginie, lorsque son fils métis s’est vu imposer la « ségrégation raciale » par ses camarades blancs lors d’un jeu après l’école.
Un Jeu Scolaire qui Dérape
Tout a commencé par un simple jeu après les cours à la Lyles Crouch Traditional Academy d’Alexandria. Mais rapidement, l’ambiance a tourné au vinaigre. Selon Kathryn Kelley, un groupe d’élèves blancs aurait déclaré à son fils de CM2, qui est à moitié asiatique, qu’il ne pouvait pas s’asseoir avec eux.
Ils ont dit que les enfants métis devaient s’asseoir à une table éloignée des enfants blancs, et que les enfants afro-américains et noirs devaient s’asseoir encore plus loin. Ils ont dit qu’ils étaient ségrégués et qu’ils ne pouvaient pas jouer avec les enfants blancs.
– Kathryn Kelley, mère de l’élève
Les élèves auraient même poussé la cruauté jusqu’à se moquer des enfants de couleur, sur la base de leur race et de leur classe sociale. Une situation très perturbante pour le jeune garçon, qui a tenté tant bien que mal de s’interposer pour défendre ses amis, sans trop savoir comment réagir.
Un « Jeu de Rôle » Déplacé
Face au scandale, l’école a dû réagir. Dans une lettre adressée aux parents, la directrice a reconnu l’existence d’un « jeu inapproprié » ayant mis certains élèves mal à l’aise, dans le cadre d’un « jeu de rôle sur une leçon d’études sociales ».
Les élèves veulent souvent discuter des sujets troublants abordés en classe de diverses manières, dont certaines peuvent être offensantes. C’est certainement un défi dans l’éducation de nos élèves, et nous devons en être parfaitement conscients lorsque des sujets difficiles sont présentés.
– Extrait de la lettre de la directrice
Enseigner l’Histoire, Pas la Revivre
Pour Kathryn Kelley, l’école aurait dû mieux encadrer cet enseignement sensible. Si elle reconnaît l’importance d’aborder des sujets comme la ségrégation et la suprématie blanche, elle insiste sur le fait que ce ne sont pas des thèmes à prendre à la légère.
Quand les enfants apprennent ces choses, comme la ségrégation ou l’histoire de la suprématie blanche aux États-Unis, ils doivent apprendre que ce n’est pas un jeu. Ils doivent comprendre le sérieux de ces sujets.
– Kathryn Kelley
Cultiver l’Empathie dès le Plus Jeune Âge
Pour le professeur Greg Carr, spécialiste des études afro-américaines à l’Université Howard, il est essentiel d’ancrer très tôt les valeurs d’inclusion chez les enfants. Cela peut passer par des choses simples, comme les interroger sur ce qu’ils ressentent quand ils voient des personnages qui leur ressemblent à la télévision.
Autre piste : faire intervenir des témoins ayant vécu la ségrégation pour partager leur expérience avec les élèves. Une manière de donner chair à ces leçons d’histoire et de susciter l’empathie.
L’École Face à Ses Responsabilités
La directrice de l’école assure vouloir travailler avec son équipe pour intégrer des leçons sur la réflexion avant de parler et d’agir. Elle rappelle aussi la responsabilité collective de la communauté scolaire pour que chaque élève se sente valorisé et respecté.
Reste à savoir si des sanctions seront prises à l’encontre des élèves impliqués dans ce « jeu » douteux. Sur ce point, la directrice est restée évasive, invoquant la confidentialité.
Une chose est sûre : cet incident montre à quel point le chemin est encore long pour déraciner les préjugés et instaurer une véritable culture de l’inclusion à l’école. Un défi de taille, qui nécessitera l’engagement de tous : élèves, enseignants, parents et responsables éducatifs.