Le président français Emmanuel Macron s’apprête à entamer une tournée diplomatique de près d’une semaine sur le continent latino-américain. L’objectif affiché est de « relancer la coopération » avec cette région du monde, notamment avec l’Argentine dont il espère rallier le nouveau président ultralibéral Javier Milei au « consensus international » sur les grands enjeux globaux.
L’Argentine, première étape d’un périple chargé
C’est en Argentine que débutera ce samedi le voyage présidentiel. Selon des sources proches de l’Élysée, la priorité sera de « raccrocher le président Milei aux priorités du G20 », en particulier sur les questions environnementales et climatiques, à l’heure où le consensus international sur ces sujets semble fragilisé, « surtout après l’élection américaine ».
Emmanuel Macron, qui s’était déjà efforcé de nouer une relation privilégiée avec Donald Trump – avec un succès mitigé -, entend poursuivre ce dialogue compliqué avec des homologues aux positions souvent radicales. Il souhaite aussi approfondir le « partenariat stratégique et historique » avec l’Argentine dans des domaines comme la défense, la transition énergétique ou les transports.
Un sommet du G20 au Brésil
Le voyage présidentiel se poursuivra lundi et mardi au Brésil, où se tiendra un sommet du G20. Les discussions porteront notamment sur la lutte contre la pauvreté, le développement durable et la transition énergétique. En marge de cette réunion internationale, le chef de l’État français aura des entretiens bilatéraux avec plusieurs de ses homologues, dont les présidents chinois Xi Jinping et sud-africain Cyril Ramaphosa, ainsi que le Premier ministre indien Narendra Modi.
L’épineuse question de l’accord UE-Mercosur
En toile de fond de cette tournée latino-américaine, plane le sujet brûlant de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay). Bien que l’UE semble vouloir finaliser ce traité d’ici la fin de l’année, la France s’y oppose frontalement, craignant notamment son impact sur le secteur agricole.
Dernière étape au Chili, sur les pas du Général de Gaulle
La dernière étape de ce périple mènera Emmanuel Macron mercredi et jeudi au Chili. Il y prononcera un discours devant le Parlement sur la relation entre la France et l’Amérique latine, 60 ans après la visite historique du Général de Gaulle dans la région. À Valparaiso, il se rendra sur un brise-glace pour échanger avec des scientifiques sur des projets liés aux océans, en vue de la Conférence des Nations Unies sur les océans prévue à Nice en 2025.
Nous voulons construire de nouveaux projets avec un continent qui partage nos valeurs et notre histoire, aller de l’avant avec lui sur les grands enjeux globaux et d’une certaine manière construire ensemble l’économie de demain.
L’Élysée
À travers cette tournée, la France ambitionne de renforcer ses liens politiques et économiques avec l’Amérique latine, dans un contexte géopolitique mouvant. Elle espère y trouver de nouveaux partenaires pour relever les défis planétaires comme le dérèglement climatique ou la transition écologique. Reste à savoir si le charme et la persuasion d’Emmanuel Macron suffiront à convaincre des dirigeants aux sensibilités variées de s’engager dans cette voie.