Les récentes démolitions de bâtiments palestiniens par les autorités israéliennes dans le quartier d’al-Bustan à Jérusalem-Est suscitent une vague d’indignation internationale. Située à proximité de la Vieille ville, cette zone subit une pression croissante liée à la colonisation israélienne.
Mercredi, la police israélienne a détruit un centre culturel et une tente servant de lieu de rassemblement pour les Palestiniens opposés aux menaces de démolition pesant sur leurs maisons. “Ils essaient de nous briser”, a déclaré à l’AFP Fakhri Abou Diab, un habitant dont la maison a été démolie.
Un quartier au cœur des tensions
Le quartier d’al-Bustan, aussi appelé “le jardin” en arabe, fait partie de Silwan, un faubourg de Jérusalem-Est occupé et annexé par Israël depuis 1967. Sa proximité avec des lieux saints des trois religions monothéistes en fait une zone extrêmement sensible.
Selon l’ONG anticolonisation israélienne Ir Amim, le véritable objectif des démolitions serait de relier les colonies israéliennes de Jérusalem-Est au reste de la ville. Les autorités israéliennes ont classé une partie de Silwan comme zone protégée, officiellement pour y créer un parc touristique et religieux.
La France “indignée”
La démolition du centre culturel d’al-Bustan, dans lequel la France avait investi plus d’un demi-million d’euros depuis 2019, a suscité une vive réaction. Dans un communiqué, le Consulat général de France à Jérusalem a déclaré que la France était “indignée”.
Ces derniers mois, des diplomates de plusieurs pays, notamment européens, se sont rendus dans le quartier pour tenter de sensibiliser aux menaces de démolition. “Le lieu est tellement stratégique, par rapport à la colonisation, qu’on a des craintes d’autant qu’on a fait tout ce qu’on pouvait” auprès des autorités israéliennes, a expliqué un diplomate à l’AFP.
Pas de fin en vue pour le conflit
Jérusalem cristallise les tensions du conflit israélo-palestinien. Les Palestiniens aspirent à faire de Jérusalem-Est la capitale de l’État auquel ils aspirent, tandis qu’Israël considère l’ensemble de la ville comme sa capitale “unifiée et indivisible”.
Avec plus de 230 000 colons israéliens vivant à Jérusalem-Est aux côtés de 360 000 Palestiniens, la coexistence pacifique semble encore lointaine. Comme le souligne Ir Amim, “depuis le début de la guerre, les démolitions de maisons à Jérusalem-Est ont atteint des niveaux inégalés”, laissant présager de nouvelles tensions.
Face à cette situation explosive, la communauté internationale peine à trouver une solution durable. Les condamnations se multiplient mais n’empêchent pas la poursuite de la colonisation et des démolitions. Seul un dialogue sincère entre les parties, avec le soutien des puissances extérieures, pourrait permettre d’envisager une sortie de crise. Mais dans le contexte actuel, un tel scénario relève malheureusement encore de l’utopie.