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Denis Coulson présent malgré son accident : Le procès du viol de Grenoble reprend

Le procès des rugbymen grenoblois pour viol reprend le 2 décembre. Denis Coulson, un des principaux accusés, sera présent malgré son grave accident de voiture en juin qui avait entraîné l'ajournement...

C’est un procès hors norme et très attendu qui va enfin pouvoir reprendre. Initialement prévu à partir du 17 juin dernier, le procès aux assises de Gironde des rugbymen grenoblois accusés de viol avait dû être ajourné dans des circonstances particulières. En effet, Denis Coulson, un des principaux mis en cause dans cette sombre affaire, avait été victime d’un grave accident de voiture le 12 juin alors qu’il se rendait à l’aéroport pour se rendre à l’audience.

Un accident qui avait tout remis en question

Ce jour-là, l’ancien pilier irlandais du FC Grenoble Rugby avait perdu le contrôle de son véhicule et avait été grièvement blessé, notamment à une cheville. Opéré en urgence, il n’avait pu être présent au procès, entraînant son report. Une situation qui avait suscité beaucoup d’interrogations sur la suite de ce dossier sensible.

Mais d’après les informations de son avocate, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, Denis Coulson va mieux. Malgré des difficultés pour se déplacer, il sera bien présent sur le banc des accusés le 2 décembre prochain, date à laquelle le procès reprendra.

Quatre autres rugbymen jugés

Rappelons que Denis Coulson n’est pas le seul à devoir s’expliquer devant la justice dans ce dossier. Loïck Jammes et Rory Grice sont eux aussi accusés de “viol commis en réunion” pour les faits qui se seraient déroulés dans la nuit du 11 au 12 mars 2017 à Bordeaux.

Deux autres anciens joueurs du FC Grenoble, Christopher Farrell et Dylan Hayes, comparaîtront également. Ils sont pour leur part soupçonnés de ne pas avoir empêché “un crime contre l’intégrité corporelle”, selon les termes de l’accusation.

Une affaire qui a secoué le monde du rugby

Cette affaire avait provoqué un véritable séisme dans le milieu du rugby à l’époque. Le FC Grenoble avait immédiatement suspendu les joueurs mis en cause avant de les licencier quelques mois plus tard. Le club isérois avait vécu une saison très compliquée sportivement dans la foulée de ce scandale.

Plus de sept ans après les faits, la justice va donc enfin pouvoir se pencher sur ce dossier. Un procès sous haute tension qui devrait permettre de faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé cette nuit-là et de déterminer les responsabilités de chacun.

La défense des joueurs a toujours clamé leur innocence, arguant que les relations sexuelles étaient consenties. Mais d’après plusieurs sources proches de l’affaire, les versions des mis en cause comporteraient de nombreuses zones d’ombre et contradictions.

Un procès attendu par les parties civiles

Du côté de la victime présumée, qui a porté plainte pour viol quelques jours après les faits en 2017, ce procès est très attendu. Cette jeune femme, étudiante au moment des faits, espère que la justice sera rendue et que les responsables seront condamnés à la hauteur de la gravité des actes commis.

Ses avocats se disent confiants et estiment que les différents éléments de l’enquête accablent les rugbymen mis en cause. Ils espèrent que ce procès permettra aussi de libérer la parole sur les violences sexuelles dans le milieu du sport.

Le procès devrait durer jusqu’au 13 décembre. De nombreux témoins devraient être appelés à la barre pour tenter de faire la lumière sur cette affaire qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Les débats s’annoncent intenses et le verdict très attendu.

Un dossier symptomatique des dérives dans le rugby ?

Au-delà du cas individuel, ce procès est aussi vu par beaucoup comme le révélateur d’un certain malaise dans le milieu du rugby. Ces dernières années, plusieurs affaires ont entaché l’image de ce sport, longtemps vu comme porteur de valeurs nobles.

Il y a une véritable culture de l’omerta dans le rugby sur ces sujets. Les langues commencent à se délier mais il reste encore beaucoup de travail pour assainir certaines pratiques et certains comportements.

Un ancien international français sous couvert d’anonymat

De l’avis de nombreux observateurs, le rugby a trop longtemps fermé les yeux sur les excès de certains joueurs, au nom de la performance et du culte de la virilité. Un entre-soi qui a pu conduire à des comportements déviants.

Les instances dirigeantes du rugby, interpellées sur le sujet, assurent prendre le problème à bras le corps. Des formations sur le consentement et le respect mutuel ont été mises en place dans les clubs professionnels. Mais beaucoup estiment qu’il faudra du temps pour changer les mentalités en profondeur.

Le procès des rugbymen grenoblois sera donc scruté bien au-delà de l’aspect purement judiciaire. Il pourrait être l’occasion d’une prise de conscience salutaire pour tout un sport. Un électrochoc nécessaire pour que le rugby se réinvente et retrouve son âme. Les premières audiences devraient permettre d’en savoir plus.

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