C’est un dossier qui glace le sang et qui met en lumière les pires dérives de notre société. Une jeune fille de seulement 12 ans a été contrainte de se prostituer dans des hôtels miteux du Val-d’Oise, exploitée par un réseau de proxénètes sans scrupules. Mais le scandale ne s’arrête pas là. Parmi les clients de cette enfant figuraient des hommes de tous milieux, âgés de 24 à 36 ans, la plupart au casier judiciaire vierge. Le tribunal correctionnel de Pontoise vient de rendre son jugement : 5 d’entre eux ont écopé de peines de prison ferme.
Une affaire rarissime qui ébranle les consciences
C’est un cas rarissime de poursuites contre des clients de prostituées mineures qui s’est tenu devant le tribunal de Pontoise. Sur les neuf hommes filmés par la vidéosurveillance des hôtels, seuls deux ont fait demi-tour en réalisant la jeunesse de leur “proie”. Les sept autres ont délibérément profité d’une enfant vulnérable, sous l’emprise de proxénètes. Des photos saisies montrent clairement la fillette en pyjama Minnie quelques heures avant l’arrivée des clients.
Des excuses pitoyables à la barre
Face aux juges, les prévenus se sont montrés piteux, tentant vainement de justifier l’injustifiable. « Ça ne m’a jamais traversé l’esprit », ose même un mécanicien de 25 ans ayant passé 8 minutes avec la jeune fille. Un ambulancier de 32 ans, resté 18 minutes, se dit « choqué » et « déçu pour elle ». Le summum du cynisme.
La justice se montre ferme mais clémente
Le parquet avait requis jusqu’à un an de prison ferme contre ces hommes qui ont sciemment abusé d’une enfant. Au final, le tribunal a prononcé des peines de 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Une condamnation lourde de sens mais qui peut sembler bien légère au regard du préjudice subi par la victime. Un seul prévenu a été relaxé, ayant eu le discernement de renoncer sur place.
Quand j’ai vu la présentation de la dame, il faisait sombre, les lumières étaient tamisées, elle était maquillée. Ça ne m’a jamais traversé l’esprit.
Un client de 25 ans
L’ampleur dramatique d’un fléau invisible
Pour l’association “Agir contre la prostitution des enfants”, partie civile, ce procès met en lumière un phénomène trop souvent occulté. On estime que 20 000 mineurs se prostituent actuellement en France. Des jeunes filles et garçons brisés, à la merci de réseaux criminels mais aussi d’une clientèle qui se croit à l’abri, profitant de l’anonymat. Cette affaire sordide doit servir de prise de conscience. Le combat est loin d’être gagné.
Une prévention nécessaire dès le plus jeune âge
Au delà de la répression, c’est un véritable travail de sensibilisation qu’il faut mener en profondeur. Auprès des jeunes d’abord, souvent en manque de repères, qui peuvent basculer dans la prostitution. Mais aussi auprès du grand public et des clients potentiels. Faire comprendre que derrière ces “petites annonces”, il y a le calvaire d’enfants détruits. Que payer pour du sexe tarifé, c’est contribuer à leur enfer. Un défi immense mais vital. Pour que plus jamais, une “Lolita” de 12 ans ne soit jetée en pâture à la perversité des hommes.