C’est un match de football pas comme les autres qui se profile ce jeudi soir au Stade de France. L’équipe de France accueille Israël dans un climat extrêmement tendu, sur fond de conflit au Proche-Orient et de craintes de débordements. Les autorités françaises, déterminées à assurer le bon déroulement de la rencontre, ont déployé un impressionnant dispositif sécuritaire.
Un contexte explosif
Ces dernières semaines, les tensions n’ont cessé de monter d’un cran. Le conflit entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza a ravivé les passions et entraîné une recrudescence des actes racistes et antisémites en Europe. Le point d’orgue a été atteint la semaine dernière à Amsterdam, en marge du match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv.
Des scènes de chaos ont éclaté dans les rues de la capitale néerlandaise. Des supporteurs israéliens ont été pourchassés et passés à tabac, faisant entre 20 et 30 blessés. Un déchaînement de violence qui a suscité l’indignation des capitales occidentales. Mais les fans du Maccabi s’étaient aussi fait remarquer en entonnant des chants anti-arabes et en brûlant un drapeau palestinien.
La France sous pression
C’est dans ce contexte brûlant que la France s’apprête à recevoir Israël. Malgré les appels à délocaliser la rencontre, le gouvernement a tenu bon. « La France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisémitisme », a tranché le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
“Ce sera tolérance zéro”
Préfet de police Laurent Nuñez
Pour éviter tout débordement, les autorités ont vu les choses en grand. Pas moins de 4000 policiers et gendarmes seront déployés au Stade de France et ses alentours. L’unité d’élite du Raid est mobilisée pour assurer la sécurité de la délégation israélienne. Les drapeaux palestiniens et les messages politiques seront interdits dans l’enceinte.
Des tribunes clairsemées
Paradoxalement, ce match sous haute surveillance risque bien de se jouer devant des tribunes quasi-vides. Seuls 12 000 à 25 000 spectateurs sont attendus, loin des 80 000 places disponibles. On se dirige vers la plus faible affluence de l’histoire du Stade de France. Un triste record, bien loin de l’engouement habituel suscité par les Bleus.
L’ombre de Mbappé
Sur le terrain, l’absence de Kylian Mbappé devrait encore se faire sentir. Privés de leur capitaine et superstar, les hommes de Didier Deschamps devront néanmoins assurer la qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Nations. Un match nul suffira face aux modestes Israéliens, déjà battus 4-1 à l’aller.
Mais au-delà du résultat sportif, c’est bien le bon déroulement de cette rencontre sous haute tension qui cristallisera toutes les attentions. Dans un contexte aussi inflammable, la France joue gros. Elle doit montrer qu’elle reste un pays capable d’accueillir sereinement les grands événements sportifs internationaux, à trois ans des Jeux olympiques de Paris.