Dans la nuit de mardi à mercredi, la capitale ukrainienne Kiev a été la cible d’une attaque aérienne russe sans précédent combinant missiles et drones, la première offensive de ce type depuis plus de deux mois. Cette escalade survient alors que les forces ukrainiennes perdent du terrain sur le front et craignent de voir le soutien crucial des États-Unis s’effriter.
Une attaque aérienne d’une ampleur inédite
D’après l’administration militaire de Kiev, la Russie a mené contre la ville une opération aérienne « combinée » avec des missiles balistiques et de croisière ainsi que des drones kamikazes, qui a duré plus de deux heures. Si les défenses anti-aériennes ukrainiennes ont pu intercepter de nombreux projectiles, limitant les dégâts, il s’agit néanmoins de l’attaque la plus intense menée contre la capitale depuis 73 jours.
Selon un premier bilan, une personne a été blessée par la chute de débris d’un missile abattu au-dessus de Brovary, en banlieue de Kiev. Au total, les forces russes auraient lancé six missiles et 90 drones visant plusieurs régions du pays, provoquant également la mort d’une femme de 52 ans dans la ville méridionale de Beryslav.
Réaction de Zelensky et inquiétudes pour le soutien US
Face à cette nouvelle escalade, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé une fois de plus le « terrorisme russe », tout en saluant l’efficacité de la défense anti-aérienne de son pays. Il a exprimé sa gratitude envers les alliés occidentaux qui fournissent une aide militaire cruciale à l’Ukraine depuis le début du conflit.
Cependant, cette assistance semble menacée alors que les Ukrainiens et les Européens craignent un changement de cap des États-Unis avec un éventuel retour au pouvoir de Donald Trump en 2024. Une interruption du soutien américain serait catastrophique pour Kiev au moment où ses troupes cèdent du terrain face à la pression russe dans l’est du pays.
Des renforts nord-coréens aux côtés des Russes
Pour aggraver la situation, Moscou aurait reçu le renfort de plus de 10 000 soldats nord-coréens qui combattraient désormais aux côtés des forces russes dans la région de Koursk, en partie occupée par l’armée ukrainienne depuis août dernier. Une offensive qui avait pour but de détourner des troupes russes mais qui n’a pas eu les résultats escomptés.
Course contre la montre pour l’aide militaire américaine
Face à ces développements préoccupants, l’administration Biden cherche à accélérer la livraison d’armes et d’équipements à l’Ukraine. Sur l’enveloppe d’aide votée au printemps, il resterait encore environ 9,2 milliards de dollars à attribuer, dont 7,1 milliards pour puiser dans les stocks américains.
Néanmoins, malgré les appels pressants de Kiev, il semble peu probable que Washington lève son veto concernant l’utilisation par l’Ukraine de missiles de longue portée pouvant frapper en profondeur le territoire russe. Une prudence qui pourrait coûter cher à l’armée ukrainienne dans les semaines à venir.
Un drone russe s’écrase en Moldavie
Les retombées du conflit ne se limitent pas à l’Ukraine. Mardi, la police moldave a annoncé avoir retrouvé un drone russe écrasé dans l’est du pays, près de la frontière ukrainienne. Il accompagnait apparemment un drone kamikaze Shahed mais ne présentait pas de risque pour la population locale.
Un tournant décisif dans la guerre ?
Cette nouvelle offensive aérienne russe contre Kiev marque indéniablement une escalade inquiétante dans le conflit ukrainien. Alors que les forces de Kiev peinent à contenir la pression de Moscou sur le terrain, la perte éventuelle du soutien américain en cas d’alternance politique à Washington fait peser une menace existentielle sur la capacité de résistance de l’Ukraine.
Dans ce contexte tendu, la communauté internationale retient son souffle. Les prochaines semaines pourraient bien être décisives pour l’issue de cette guerre qui déchire l’Europe depuis maintenant plus d’un an, avec des répercussions géopolitiques et économiques majeures à l’échelle planétaire. Plus que jamais, l’avenir de l’Ukraine et de la sécurité européenne est en jeu.