À la veille du match de football France-Israël, un événement fait polémique à Paris. Le gala “Israel is Forever”, organisé mercredi soir par des personnalités franco-israéliennes d’extrême droite en soutien à Israël, cristallise les tensions. Entre menaces de boycott, présence annoncée d’un ministre israélien ultranationaliste et appels à manifester, la soirée s’annonce électrique.
Un gala qui divise
Derrière ce gala se trouve l’association Israel is Forever, fondée par un militant sioniste radical et aujourd’hui présidée par sa fille. L’événement, au prix d’entrée de 260€, se veut une “mobilisation des forces francophones sionistes”. Mais il suscite l’indignation de nombreuses associations propalestiniennes, syndicats et partis de gauche. Ceux-ci dénoncent notamment la venue du ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich, figure controversée du “sionisme religieux le plus fanatique”.
Face à la polémique, le lieu du gala reste tenu secret. Et si la présence physique du ministre Smotrich n’est plus confirmée, une participation virtuelle n’est pas exclue. Malgré les appels à l’annulation, le préfet de police a autorisé la tenue de l’événement, une décision validée par la justice administrative.
Manifestations attendues
En marge du gala, des rassemblements sont prévus de part et d’autre. Le mouvement juif de droite Betar, connu pour compter des membres radicaux, compte se mobiliser aux côtés d’associations étudiantes juives. En parallèle, une manifestation réunissant partis politiques de gauche et organisations propalestiniennes est annoncée pour protester contre le “ministre israélien d’extrême droite” et “ses propagandistes en France”. Entre 4000 et 8000 participants sont attendus. D’autres collectifs anti-racistes prévoient également de se rassembler.
Un match sous haute tension
Ces événements interviennent à la veille du match de football France-Israël au Stade de France, classé à “haut risque” par les autorités. Un dispositif de sécurité “extrêmement renforcé” et “très inhabituel” pour une telle rencontre sera déployé, mobilisant au total 4000 policiers et gendarmes à l’intérieur et autour du stade, ainsi que dans les transports. L’unité d’élite du Raid sera même engagée pour la sécurité de l’équipe israélienne.
Ces mesures interviennent après des violences survenues à Amsterdam la semaine passée, en marge d’un match opposant une équipe israélienne. Des supporters israéliens avaient été agressés par des groupes locaux, un acte qualifié d’antisémite par Israël et les Pays-Bas. Des incidents isolés impliquant des chants anti-arabes avaient aussi éclaté avant la rencontre.
Un contexte international tendu
Plus largement, ces événements s’inscrivent dans un contexte de polarisation croissante en Europe autour du conflit israélo-palestinien. Les actes antisémites, anti-israéliens et islamophobes sont en hausse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. Les récentes déclarations de ministres israéliens appelant à “recoloniser Gaza”, vivement condamnées par la France, contribuent à tendre davantage le climat.
Dans ce contexte, le gala “Israel is Forever” et le match France-Israël cristallisent les tensions communautaires à chaud. Les autorités craignent des débordements en marge de ces événements placés sous surveillance maximale. Le gouvernement appelle chacun à la “responsabilité” et met en garde contre tout acte antisémite ou raciste. Mais dans une atmosphère lourde, la moindre étincelle pourrait mettre le feu aux poudres à Paris.