Le cauchemar de Michael Scott Moore, journaliste germano-américain pris en otage par des pirates somaliens entre 2012 et 2014, touche enfin à sa fin. Selon une source proche du dossier, la justice américaine vient de condamner deux de ses ravisseurs à 30 ans de prison pour leur rôle dans cette prise d’otage qui aura duré plus de deux interminables années.
Des pirates sans pitié, adeptes de l’extorsion
Le cerveau de l’opération, Abdi Youssef Hassan, 56 ans et naturalisé américain, dirigeait le groupe de pirates. Il est accusé d’avoir orchestré le chantage à la rançon envers la mère âgée du journaliste, en lui envoyant des vidéos prouvant que son fils était encore en vie. Cet individu sans scrupules aurait par ailleurs occupé des fonctions dans la police et les forces de sécurité d’une province somalienne.
Son complice, Mohamed Tahlil Mohamed, 43 ans et officier dans l’armée, a mis son expérience militaire au service des pirates. Il a supervisé leurs forces de sécurité, les a approvisionnés en armes et a personnellement veillé sur Moore dans les premiers temps de sa captivité.
Un procès accablant à New York
Les deux hommes ont été reconnus coupables en février 2023 à New York, notamment pour prise d’otage et terrorisme, au terme d’un procès de trois semaines auquel ils étaient présents. Les preuves accablantes et les témoignages poignants ont permis au jury de rendre son verdict sans l’ombre d’un doute.
Plus de deux ans d’enfer pour Michael Scott Moore
Le journaliste, qui travaillait pour le Spiegel et préparait un livre sur la piraterie, a été kidnappé en janvier 2012 près de Galkayo, alors véritable repaire de pirates échappant aux autorités. Durant 977 jours jusqu’à sa libération en septembre 2014, il a été trimballé de cachette en cachette, souvent enchaîné et sous la menace constante de ses geôliers lourdement armés.
Ses ravisseurs diffusaient régulièrement des photos de lui sur internet, utilisant ce chantage médiatique pour extorquer une énorme rançon. Selon des sources concordantes, la famille de Moore aurait fini par verser 1,6 million de dollars pour obtenir sa libération.
Aucune peine ne sera jamais à la hauteur du cauchemar enduré par Michael Scott Moore et ses proches pendant ces 2 ans et demi. Mais cette condamnation offre au moins un semblant de justice et l’espoir que de tels actes ne resteront pas impunis.
Un proche de la victime
La piraterie, une menace persistante
Si les attaques de pirates somaliens ont considérablement diminué ces dernières années grâce à une mobilisation internationale, le risque n’a pas totalement disparu. Ce procès rappelle la nécessité de rester vigilant et de poursuivre les efforts pour éradiquer ce fléau qui continue de menacer la sécurité maritime et la vie de nombreux otages innocents.
Espérons que le cauchemar de Michael Scott Moore contribuera à maintenir la pression sur les autorités pour empêcher d’autres drames similaires. Car si la condamnation de ses bourreaux est une victoire, elle ne pourra jamais effacer les traumatismes subis pendant cette interminable captivité.