Un constat alarmant : les adolescents européens évoluent dans un environnement de plus en plus délétère, entre pression scolaire accrue et soutien en berne, comme le révèle un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Une situation préoccupante qui appelle des mesures rapides pour préserver leur bien-être et leurs perspectives d’avenir.
Le soutien familial et amical s’effrite
Première source d’inquiétude, le soutien ressenti par les adolescents de la part de leur entourage est en net recul. En l’espace de quatre ans, la proportion de jeunes se sentant épaulés par leur famille est passée de 73% à 67%. Un déclin encore plus marqué chez les filles, qui ne sont plus que 64% à percevoir ce soutien, contre 72% auparavant.
Ce sentiment d’abandon ne se limite pas à la sphère familiale. Les relations avec les pairs se détériorent également, avec une baisse de 3 points du soutien ressenti, de 61% à 58%. Là encore, les filles sont les plus touchées, passant de 67% à 62%.
Des attentes contradictoires pesant sur les adolescents
Cette érosion du soutien s’explique en partie par les injonctions paradoxales auxquelles sont soumis les adolescents, et qui diffèrent selon le genre :
Les filles sont souvent prises entre les attentes contradictoires de l’excellence académique et des rôles sociaux traditionnels, tandis que les garçons peuvent être soumis à des pressions pour paraître forts et autonomes, ce qui les décourage de chercher le soutien dont ils ont besoin.
Irene García-Moya, co-autrice du rapport de l’OMS
La pression scolaire grimpe en flèche
Deuxième facteur aggravant, les adolescents se sentent de plus en plus écrasés par le travail scolaire. En 2022, près des deux tiers des filles de 15 ans (63%) déclaraient subir cette pression, contre 54% en 2018. Une proportion nettement supérieure à celle des garçons, même si ces derniers n’échappent pas au phénomène avec un taux passant de 40% à 43%.
Un cocktail explosif pour la santé mentale des ados
Sans surprise, ce contexte délétère pèse lourdement sur le bien-être psychologique des adolescents. Ceux qui bénéficient d’un soutien important, généralement issus de milieux favorisés, présentent une meilleure santé mentale que leurs pairs privés de ces ressources.
Agir vite avec des mesures adaptées
Face à cette situation préoccupante, l’OMS appelle à une réaction rapide et des interventions tenant compte des spécificités de chaque genre. Il s’agit notamment de créer des environnements scolaires plus inclusifs, en :
- Réduisant la taille des classes
- Mettant en place des programmes de mentorat
- Intégrant l’apprentissage socio-émotionnel aux cursus
Des mesures cruciales pour endiguer la dégradation du bien-être des ados européens et préserver leurs perspectives d’avenir. Car comme le souligne Hans Kluge, directeur régional de l’OMS, les défis sans précédent auxquels ils sont confrontés “peuvent avoir des conséquences à long terme sur leur santé”. Un avertissement à prendre au sérieux pour éviter une génération sacrifiée sur l’autel du mal-être.