Le paysage géopolitique du Niger connaît une transformation majeure alors que le pays affirme sa souveraineté nationale avec audace. Dans un geste lourd de sens, le régime militaire au pouvoir a retiré l’autorisation d’exercer à l’ONG française Acted, sans fournir de motifs précis. Cette décision s’inscrit dans une série de prises de position hostiles envers la France, ancienne puissance coloniale, reflétant une volonté croissante d’indépendance.
Un signal fort pour la souveraineté du Niger
Le retrait de l’agrément d’Acted, présente au Niger depuis 2010 et ayant assisté plus d’un million de bénéficiaires, marque un tournant décisif. Comme l’a souligné Ibrahim Bana, une personnalité influente favorable au régime :
La marche vers la souveraineté nationale est en pleine progression au Niger! Le retrait des agréments de certaines ONG, dont les actions ne s’alignent pas avec les priorités de notre peuple, est un signal fort. Le Niger montre ainsi qu’il est maître de son destin, que l’aide internationale doit respecter notre vision, nos valeurs, et nos besoins.
Une rupture progressive avec la France
Depuis l’arrivée au pouvoir des généraux suite au coup d’État de juillet 2023, les relations entre le Niger et la France se sont considérablement dégradées. Outre l’expulsion de l’ambassadeur français et la suspension de certains médias comme RFI et France 24, le Niger a obtenu le départ des troupes françaises et américaines engagées dans la lutte anti-jihadiste. Le centre culturel franco-nigérien a également cessé de fonctionner en tant qu’établissement binational, symbolisant cette rupture progressive.
De nouveaux partenariats « sincères »
Parallèlement à cette prise de distance avec l’Occident, le Niger se tourne vers de nouveaux alliés qualifiés de « sincères ». L’Iran, la Turquie et la Russie, qui a envoyé des instructeurs militaires en avril et mai, figurent parmi ces partenaires émergents. Le Niger s’est également associé au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Burkina Faso et le Mali, eux aussi dirigés par des juntes militaires arrivées par des coups d’État.
Un contexte sécuritaire précaire
Cette réorientation stratégique intervient alors que le Niger fait face à de multiples défis sécuritaires. Le pays est régulièrement confronté aux attaques de groupes jihadistes affiliés à l’État islamique et à Al-Qaïda dans l’ouest et le sud-est. En août 2020, six jeunes humanitaires français d’Acted avaient été assassinés lors d’une attaque revendiquée par l’État islamique près de Niamey. Malgré une suspension temporaire de ses activités, l’ONG avait alors affirmé sa détermination à poursuivre sa mission au Niger.
Quel avenir pour l’aide internationale au Niger ?
Si le Niger continue de recevoir le soutien d’organisations comme le FMI, qui a conclu un accord pour le décaissement de 43 millions de dollars, l’éviction d’Acted soulève des questions sur l’avenir de l’aide internationale dans le pays. En avril 2021 déjà, l’ONG avait été brièvement suspendue dans la région de Diffa pour de supposées « connexions douteuses et subversives ». Cette nouvelle sanction, plus radicale, illustre la volonté du régime de contrôler étroitement les acteurs humanitaires et de développement sur son territoire.
Alors que le Niger s’engage sur la voie d’une souveraineté renforcée, l’équilibre entre indépendance nationale et coopération internationale s’avère délicat. Si cette quête d’autonomie peut sembler légitime, elle soulève des inquiétudes quant à l’impact sur les populations vulnérables, qui dépendent souvent de l’assistance fournie par les ONG. L’avenir nous dira si le Niger parviendra à concilier ses aspirations souverainistes avec les besoins humanitaires pressants auxquels il est confronté.
Si le Niger continue de recevoir le soutien d’organisations comme le FMI, qui a conclu un accord pour le décaissement de 43 millions de dollars, l’éviction d’Acted soulève des questions sur l’avenir de l’aide internationale dans le pays. En avril 2021 déjà, l’ONG avait été brièvement suspendue dans la région de Diffa pour de supposées « connexions douteuses et subversives ». Cette nouvelle sanction, plus radicale, illustre la volonté du régime de contrôler étroitement les acteurs humanitaires et de développement sur son territoire.
Alors que le Niger s’engage sur la voie d’une souveraineté renforcée, l’équilibre entre indépendance nationale et coopération internationale s’avère délicat. Si cette quête d’autonomie peut sembler légitime, elle soulève des inquiétudes quant à l’impact sur les populations vulnérables, qui dépendent souvent de l’assistance fournie par les ONG. L’avenir nous dira si le Niger parviendra à concilier ses aspirations souverainistes avec les besoins humanitaires pressants auxquels il est confronté.