L’école devrait être un lieu d’apprentissage et d’épanouissement pour tous les élèves, quelle que soit leur origine. Malheureusement, le harcèlement raciste reste une triste réalité dans de nombreux établissements scolaires. C’est le cas pour un jeune collégien de Neuilly-sur-Seine et sa famille, qui ont décidé de porter plainte face à l’inaction de l’école.
Un calvaire qui dure depuis des mois
Depuis septembre 2023, cet élève de 5ème subit au quotidien les insultes et intimidations de quatre camarades de classe. “Sale arabe”, “terroriste du Hamas”, les mots sont durs et le harcèlement ne cesse de s’intensifier. Après l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en octobre, la situation a empiré pour le collégien, pris pour cible par association.
Au-delà des murs de l’école, le harcèlement se poursuit. Les quatre élèves mis en cause sont allés jusqu’à se rendre devant le domicile de la victime et harceler sa mère par téléphone. Une pression constante et des actes inacceptables pour lesquels la famille a décidé de porter plainte à deux reprises, en mars et en mai.
Une première plainte en mars
Dès le 21 mars, les parents du collégien avaient déposé une première plainte au commissariat de Neuilly-sur-Seine pour dénoncer le calvaire enduré par leur fils. Une démarche courageuse pour briser le silence et pousser l’établissement à réagir face à cette situation intolérable.
L’inaction de l’école pointée du doigt
Malgré cette première alerte, le collège a d’abord refusé de changer les élèves mis en cause de classe. Il aura fallu l’intervention du rectorat de Versailles début avril pour que des mesures soient enfin prises. Les quatre garçons ont été temporairement exclus avant de passer en conseil de discipline. Résultat : une simple exclusion avec sursis qui semble bien légère au vu des faits reprochés et de leurs conséquences.
Les séquelles psychologiques du harcèlement
Car ce harcèlement raciste a laissé des traces profondes chez le jeune collégien. Selon une attestation médicale, il souffre de troubles psychologiques graves dont il peine à se remettre. Un tel traumatisme qu’il est aujourd’hui déscolarisé jusqu’à la fin de l’année sur avis médical. Une situation alarmante qui pousse la famille à porter plainte une seconde fois en mai.
Le harcèlement scolaire est un fléau qui gangrène nos écoles. Quand il se double de racisme, il est d’autant plus destructeur pour les victimes. Il est urgent que les établissements prennent la mesure du problème et réagissent fermement dès les premiers signaux.
Un responsable associatif
Une nouvelle plainte début mai
Dans leur plainte du 10 mai, les parents dénoncent le harcèlement scolaire à caractère raciste dont est victime leur fils, mais aussi l’abstention de l’école à porter secours à un élève en danger. Une accusation grave qui met en lumière les manquements de l’établissement dans la prise en charge de cette situation.
Un combat de longue haleine
Si une enquête a été ouverte suite à ces plaintes, le chemin risque d’être encore long pour que justice soit rendue. Un combat difficile mais nécessaire pour cette famille déterminée à ce que le calvaire vécu par leur fils ne reste pas impuni. Et surtout pour que de tels actes ne se reproduisent plus au sein de l’école.
Car au-delà de ce cas individuel, c’est bien la question du harcèlement scolaire et des discriminations qui est posée. Un mal profond qui ronge le système scolaire et brise des vies. Les pouvoirs publics et les équipes éducatives doivent se mobiliser pour enrayer ce fléau. C’est un enjeu majeur pour permettre à tous les élèves de s’épanouir dans un environnement sûr et bienveillant.
