Mardi dernier, lors de la COP29 à Bakou, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé un nouvel objectif climatique ambitieux pour le Royaume-Uni : réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 81% d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 1990. Cette déclaration marque une étape importante dans l’engagement du pays en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Un appel à la coopération internationale
Lors de son discours, Keir Starmer a souligné l’importance d’un partenariat mondial et d’une coopération internationale responsable face à ce défi planétaire. Il a appelé toutes les parties prenantes à présenter des objectifs ambitieux pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Le chef du gouvernement britannique était l’un des rares dirigeants du G20 présents à ce sommet climat en Azerbaïdjan, démontrant ainsi l’engagement fort du Royaume-Uni sur cette question.
Une contribution déterminée au niveau national
Ce nouvel objectif de réduction des émissions de 81% constitue l’axe central de la nouvelle “contribution déterminée au niveau national” (NDC) que le Royaume-Uni, comme tous les pays signataires de l’accord de Paris sur le climat de 2015, doit déposer à l’ONU d’ici février prochain.
Cette NDC vise à limiter le réchauffement planétaire à moins de 2°C, conformément aux engagements pris lors de la COP21. L’élection récente de Donald Trump aux États-Unis fait craindre un retrait du pays de cet accord historique, mais Keir Starmer a affirmé vouloir continuer de montrer le leadership du Royaume-Uni en matière de transition énergétique.
Une ambition renforcée pour atteindre la neutralité carbone
Dans sa précédente NDC, le Royaume-Uni s’était engagé à réduire ses émissions de 68% d’ici 2030 par rapport à 1990, et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Actuellement, le pays a déjà réduit ses émissions d’environ 50%.
Cependant, selon la climatologue Corinne Le Quéré, membre de la Commission sur le changement climatique (CCC) qui conseille le gouvernement britannique, le pays n’est pas encore sur la bonne voie pour atteindre son objectif de 2030.
Ce nouvel engagement de réduction de 81% d’ici 2035, conforme aux recommandations de la CCC, renforce donc l’ambition du Royaume-Uni dans sa lutte contre le changement climatique.
Des actions concrètes pour soutenir les objectifs
Si l’ONG Greenpeace salue cet objectif “relativement ambitieux”, elle souligne que les objectifs doivent être soutenus par des actions audacieuses. Depuis son arrivée au pouvoir en juillet dernier, le gouvernement travailliste a déjà pris plusieurs mesures en ce sens :
- Fin du gel du développement de l’éolien terrestre
- Lancement de nouveaux projets d’éolien en mer et de solaire
- Fermeture en septembre de la dernière centrale au charbon du pays
Ces actions concrètes témoignent de la volonté du Royaume-Uni de s’engager résolument dans la transition énergétique et de montrer l’exemple au niveau international.
L’urgence d’agir face au défi climatique
L’annonce de ce nouvel objectif ambitieux par le Royaume-Uni intervient dans un contexte d’urgence climatique de plus en plus pressant. Les rapports scientifiques se succèdent pour alerter sur les conséquences dramatiques d’un réchauffement climatique non maîtrisé.
Limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C est une question de survie pour l’humanité. Nous devons agir maintenant, de manière ambitieuse et coordonnée, pour éviter les pires impacts du changement climatique.
– Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU
Face à ce défi existentiel, chaque pays doit prendre ses responsabilités et rehausser ses ambitions. L’engagement du Royaume-Uni montre la voie à suivre, mais il faudra une mobilisation sans précédent de l’ensemble de la communauté internationale pour espérer contenir le réchauffement sous les 2°C.
Des défis à surmonter pour tenir les engagements
Si l’objectif fixé par le Royaume-Uni est salué par les ONG et les experts, sa mise en œuvre soulève de nombreux défis. Pour atteindre une réduction de 81% de ses émissions d’ici 2035, le pays devra engager une véritable révolution verte dans tous les secteurs de son économie.
Cela implique des investissements massifs dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les transports propres ou encore la rénovation des bâtiments. Il faudra également accompagner les transitions professionnelles dans les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre, comme l’industrie lourde ou l’agriculture intensive.
Enfin, atteindre la neutralité carbone en 2050 nécessitera de développer à grande échelle des solutions de captage et stockage du carbone, dont la faisabilité technique et économique reste à démontrer.
Autant de défis qui appelleront une mobilisation sans faille de l’ensemble de la société britannique – pouvoirs publics, entreprises, citoyens – pour transformer en profondeur les modes de production et de consommation.
Conclusion
Avec son nouvel engagement de réduire ses émissions de 81% d’ici 2035, le Royaume-Uni affirme son leadership dans la lutte contre le changement climatique. Cet objectif ambitieux est à la hauteur de l’urgence climatique à laquelle nous sommes confrontés.
Mais pour tenir cette promesse, le pays devra engager une transformation radicale de son modèle de développement et mobiliser l’ensemble de la société. Un défi immense, qui appelle une action résolue et coordonnée au niveau international.
L’exemple britannique doit maintenant inspirer d’autres pays à rehausser leurs ambitions et à accélérer leur transition énergétique. Car c’est seulement par un effort collectif sans précédent que nous pourrons espérer construire un avenir durable pour les générations futures.
