Alors que le spectre d’une guerre commerciale plane avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, la France affiche sa détermination à défendre ses intérêts économiques face à d’éventuelles mesures protectionnistes américaines. Les autorités françaises se disent prêtes à riposter avec fermeté si nécessaire, tout en mettant en garde contre les conséquences néfastes d’un protectionnisme exacerbé.
La France sur ses gardes face aux velléités protectionnistes de Trump
Selon une source proche du dossier, le gouvernement français suivra de près la politique commerciale mise en place par la nouvelle administration américaine. Si des droits de douane punitifs venaient à être imposés de manière massive et indiscriminée sur les produits européens, à l’image de ce qui s’était passé lors du premier mandat de Donald Trump, Paris n’hésiterait pas à répliquer pour préserver les intérêts de ses agriculteurs et de ses industriels.
Si l’administration Trump devait persister dans ce que j’ai qualifié d’erreur majeure, alors nous défendrons nos intérêts agricoles, industriels et commerciaux avec une volonté de fer et sans trembler.
Un haut responsable français
La France considère en effet qu’imposer des taxes supplémentaires à l’importation sur les produits européens serait une grave erreur stratégique de la part de Washington. Non seulement cela pénaliserait les nombreuses entreprises américaines implantées en Europe qui exportent vers les États-Unis, mais cela réduirait aussi significativement le pouvoir d’achat des consommateurs américains qui achètent des biens importés du Vieux Continent.
L’Europe unie et déterminée à faire front
Contrairement à ce qui s’était passé en 2017-2018, lors de la précédente guerre commerciale initiée par Trump, les Européens semblent cette fois-ci mieux préparés et plus unis pour faire face à d’éventuelles attaques sur le plan commercial. Fini le temps où le libre-échange était un dogme incontestable en Europe. Désormais, l’UE n’hésite plus à sanctionner les pratiques commerciales jugées déloyales et à imposer des droits de douane, comme elle vient de le faire récemment sur les véhicules électriques chinois fortement subventionnés.
Nous étions encore sous le dogme du libre-échange et il était interdit d’évoquer en Europe l’opportunité de sanctionner ou de répliquer à des mesures d’inéquité commerciale. Et bien, l’Europe a changé.
Un diplomate européen
Privilégier le dialogue mais se tenir prêt
Malgré cette fermeté affichée, Paris comme ses partenaires européens souhaitent avant tout privilégier la voie du dialogue avec la nouvelle administration américaine. L’objectif est de faire comprendre que se lancer dans une spirale protectionniste serait in fine préjudiciable pour toutes les parties, dans un contexte économique mondial déjà fragilisé.
Il est important de commencer par ouvrir la discussion avec l’administration nouvelle en indiquant que tout le monde aurait à perdre dans une guerre commerciale.
Une source gouvernementale française
Toutefois, si la main tendue devait rester sans réponse et que les États-Unis s’obstinaient dans une approche agressive sur le plan commercial, l’Europe serait alors contrainte de riposter, ouvrant la voie à une guerre commerciale dommageable mais jugée inévitable pour défendre les intérêts du Vieux Continent. Un scénario du pire que personne ne souhaite mais auquel il faut malgré tout se préparer.
Une vigilance de tous les instants
Dans ce contexte incertain, les autorités françaises et européennes vont scruter avec la plus grande attention chaque décision et chaque déclaration en provenance de Washington en matière de politique commerciale. Il s’agira d’évaluer rapidement si les actes sont à la hauteur des propos parfois va-t-en-guerre tenus par Donald Trump pendant sa campagne et depuis son élection.
Parallèlement, un travail de pédagogie devra être mené auprès de la nouvelle administration américaine pour tenter de la convaincre qu’un protectionnisme tous azimuts desservirait en premier lieu les intérêts des États-Unis. Mais en coulisses, l’Europe fourbira discrètement ses armes, prête à dégainer si nécessaire pour ne pas se laisser imposer des décisions commerciales qu’elle jugerait profondément injustes et préjudiciables.
Préserver un commerce équitable
Car s’il est légitime de vouloir rééquilibrer les échanges commerciaux quand ils sont structurellement déséquilibrés, cela ne peut se faire par des mesures brutales et unilatérales qui ne feraient qu’exacerber les tensions. Le multilatéralisme et la recherche de solutions négociées doivent rester la boussole en matière de régulation du commerce international, dans l’intérêt bien compris de tous.
Le commerce ne doit pas être une jungle où s’impose la loi du plus fort. Il doit reposer sur des règles équitables acceptées par tous. C’est tout l’enjeu des discussions qui s’annoncent avec nos partenaires américains.
Un responsable européen
Une chose est sûre : dans ce bras de fer qui s’engage, la France et l’Europe ne trembleront pas et sauront défendre avec la plus grande fermeté les intérêts de leurs entreprises et de leurs citoyens si ceux-ci venaient à être remis en cause de manière inique par des décisions protectionnistes. Avec l’espoir qu’une telle épreuve de force puisse malgré tout être évitée par la voie de la raison et du dialogue. L’avenir du commerce mondial en dépend largement.