L’Allemagne semble enfin s’acheminer vers un compromis sur la date des élections législatives anticipées, question qui était devenue une véritable pomme de discorde entre le gouvernement et l’opposition conservatrice ces derniers jours. C’est ce qu’a annoncé mardi un haut responsable de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), laissant entrevoir une sortie par le haut dans cette crise politique sans précédent.
Vers un scrutin fin février ?
Selon le secrétaire général de la CDU, Carsten Linnemann, tout porte à croire que les élections fédérales se tiendront soit le 16, soit le 23 février prochain. “Oui, c’est ce à quoi on peut s’attendre. Ce sera probablement un compromis”, a-t-il déclaré sur les ondes de la télévision publique ZDF. Une clarification sur la date exacte du scrutin devrait intervenir “très rapidement, probablement dans les prochaines heures”, a-t-il ajouté.
Pour rappel, le chancelier social-démocrate Olaf Scholz, désormais à la tête d’un gouvernement minoritaire avec les écologistes suite à la rupture de sa coalition tripartite la semaine dernière, avait initialement fixé au 15 janvier la date d’un vote de confiance au Parlement. Un scrutin perdu d’avance qui devait ouvrir la voie à des législatives fin mars. Mais cette échéance était jugée trop lointaine par une large partie de la classe politique et de l’opinion publique.
Les gens sont totalement désorientés et ne savent pas où va ce pays.
Carsten Linnemann, secrétaire général de la CDU
Aussi bien les partis d’opposition que les alliés écologistes d’Olaf Scholz plaidaient pour un calendrier accéléré ces derniers jours, faisant écho au souhait d’une large majorité d’électeurs allemands si l’on en croit plusieurs sondages. Pour Carsten Linnemann, il est crucial de clarifier rapidement la situation : “Les gens sont totalement désorientés et ne savent pas où va ce pays”. Selon lui, si le vote de confiance a lieu en décembre et que la date des élections est arrêtée, “cela se calmera et nous entrerons alors en campagne électorale”.
Une crise politique inédite
Pour mémoire, l’Allemagne traverse une crise politique sans précédent depuis l’éclatement mercredi dernier de la coalition “feu tricolore” qui réunissait depuis fin 2021 les sociaux-démocrates du chancelier, les Verts et les libéraux du FDP. Des dissensions de plus en plus profondes sur la politique économique et budgétaire ont eu raison de cette alliance contre-nature.
Olaf Scholz se retrouve donc à la tête d’un gouvernement minoritaire, une situation extrêmement rare dans l’histoire politique allemande. Et l’opposition conservatrice, qui caracole en tête des intentions de vote, réclame des élections au plus vite pour sortir le pays de l’instabilité.
- Depuis la rupture de la coalition, un bras de fer s’est engagé sur le calendrier électoral
- Le chancelier souhaitait un scrutin fin mars, l’opposition le réclame dès février
- Un compromis semble à portée de main pour des élections anticipées le 16 ou 23 février
Si le compromis évoqué par le secrétaire général de la CDU se confirme, la campagne électorale pourrait donc s’ouvrir dans les prochaines semaines. Reste à savoir si ce scrutin anticipé permettra de dégager une majorité claire et stable, dans un paysage politique allemand plus fragmenté que jamais. L’issue de ce nouveau round électoral s’annonce pour le moins incertaine.