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Manifestations en Serbie : Le peuple réclame la démission du Premier ministre

Des milliers de Serbes descendent dans les rues pour réclamer la démission du Premier ministre suite à l'effondrement meurtrier d'une gare. La population dénonce la corruption et le népotisme de la classe politique. Le gouvernement parviendra-t-il à calmer la colère grandissante ?

La colère gronde en Serbie alors que des milliers de manifestants ont envahi les rues de Belgrade ce lundi soir, réclamant avec force la démission du Premier ministre Milos Vucevic. Cette mobilisation massive intervient dix jours seulement après le drame qui a coûté la vie à 14 personnes, dont plusieurs mineurs, écrasés sous des tonnes de béton lors de l’effondrement de l’auvent d’une gare à Novi Sad. Un bâtiment pourtant fraîchement rénové.

Une tragédie qui ravive la colère populaire

Ce terrible accident a mis le feu aux poudres, ravivant l’exaspération d’une partie de la population serbe, excédée par la corruption et le népotisme qui gangrènent la classe politique. Beaucoup pointent du doigt la responsabilité du gouvernement dans ce drame.

Onze jours après cette tragédie, ces meurtres, personne n’a été arrêté (…) Onze jours n’ont pas été suffisants pour établir la chaîne de responsabilité.

Smiljan Banjac, l’un des organisateurs de la manifestation

Face à lui, la foule scandait “Prison ! Prison !”, bravant le froid et la pluie battante. L’avocat Jovan Rajic a lui aussi pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère comme des meurtres et non un simple accident, pointant du doigt la corruption et la criminalité.

Des appels à la justice pour les victimes

Malgré la démission vendredi du ministre de la Construction, Goran Vesic, la mobilisation ne faiblit pas. Une manifestation émaillée d’incidents s’est également tenue à Novi Sad, rassemblant près de 20 000 personnes. Quatorze d’entre elles ont été arrêtées, accusées de s’en être pris à la mairie.

Ceux qui ont demandé la responsabilité ont fini en prison (…) et ceux qui sont responsables de la mort des gens se promènent parmi nous.

Pavle Cicvanovic, de l’organisation étudiante “Borba”

Le gouvernement minimise, l’opposition accuse

Invité sur une chaîne de télévision proche du régime, le Premier ministre Milos Vucevic a quant à lui accusé l’opposition d’instrumentaliser le drame pour tenter de prendre le pouvoir sans passer par les urnes. Il a néanmoins reconnu des manquements et annoncé d’autres démissions à venir dans les prochains jours.

Mais ces déclarations peinent à convaincre les manifestants qui réclament justice et un profond changement dans la gouvernance du pays. La crise politique qui secoue la Serbie depuis ce tragique effondrement ne semble pas prête de s’apaiser. Le gouvernement parviendra-t-il à endiguer la défiance populaire ou sera-t-il contraint de céder à la pression de la rue ? Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir politique du pays.

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