ActualitésInternational

Des dirigeants arabes et musulmans se réunissent à Ryad face aux crises régionales

Un sommet réunissant des dirigeants arabes et musulmans se tient à Ryad pour définir une position commune face à la politique de Donald Trump au Moyen-Orient. L'ombre de l'ex-président américain plane sur la région, entre crises et enjeux diplomatiques complexes...

Toute l’attention du Moyen-Orient est tournée vers Ryad en ce début de semaine. La capitale saoudienne accueille en effet un important sommet réunissant des dirigeants de pays arabes et musulmans, avec un sujet brûlant au cœur des discussions : quelle position adopter face à la politique de Donald Trump dans la région, alors que l’ombre de l’ancien président américain plane toujours ?

Un sommet pour peser face à Washington

D’après des experts, ce sommet représente une occasion unique pour les pays arabes et musulmans de s’accorder sur un message commun à destination de la nouvelle administration Trump. L’objectif ? Tenter d’influencer la politique américaine au Moyen-Orient dans un sens qui leur soit favorable.

Les participants, issus de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, devraient notamment aborder la question épineuse du conflit israélo-palestinien. Selon une source proche du dossier, l’idée serait de dénoncer “l’agression israélienne continue” et d’appeler à la création d’un État palestinien.

L’Arabie saoudite en première ligne

Sans surprise, l’Arabie saoudite joue un rôle moteur dans l’organisation de ce sommet. Le royaume wahhabite entend ainsi réaffirmer son statut de puissance régionale incontournable et de porte-parole du monde musulman.

S’il veut étendre les intérêts américains dans la région, c’est sur l’Arabie saoudite qu’il faut miser.

Umer Karim, expert en politique saoudienne

Ryad veut faire comprendre à Donald Trump qu’il ne peut pas se passer de l’allié saoudien s’il souhaite peser au Moyen-Orient. Le royaume a d’ailleurs mis en suspens un renforcement de ses liens avec Washington, conditionnant toute normalisation à la création d’un État palestinien.

Vers une nouvelle donne régionale ?

Mais les cartes pourraient être rebattues avec la participation du président iranien Ebrahim Raïssi au sommet. Ce rare déplacement illustre le réchauffement diplomatique en cours entre Ryad et Téhéran, sous l’égide de la Chine.

Un rapprochement qui pourrait changer la donne géopolitique régionale et compliquer la tâche de Washington. Les pays arabes et musulmans semblent en tout cas décidés à peser de tout leur poids pour défendre leurs intérêts dans une région plus instable que jamais.

Des divisions persistantes

Le sommet de l’an dernier avait pourtant été marqué par des divergences entre pays reconnaissant Israël et ceux fermement opposés à toute normalisation sans progrès sur le dossier palestinien. Des divisions qui risquent de resurgir lors des débats.

  • Certains États comme le Maroc ou les Émirats ont normalisé leurs relations avec Israël via les accords d’Abraham
  • D’autres comme l’Algérie ou le Koweït campent sur une ligne dure de boycott total
  • L’Arabie saoudite et d’autres grands pays arabes tentent une position d’équilibriste

Malgré ces différends, les dirigeants arabes et musulmans ont conscience qu’ils doivent serrer les rangs s’ils veulent avoir une chance de faire entendre leur voix à Washington. Sous l’ère Trump, les Palestiniens avaient été les grands perdants de la politique américaine dans la région.

Le pari risqué de Riyad

En accueillant ce sommet, l’Arabie saoudite joue donc une partie serrée. Le royaume mise sur sa capacité à fédérer le camp arabo-musulman pour faire pression sur le prochain locataire de la Maison Blanche, tout en ménageant ses propres intérêts économiques et sécuritaires.

Mais en faisant le pari de Donald Trump, Riyad prend le risque de se retrouver en porte-à-faux si Joe Biden venait finalement à l’emporter en novembre prochain. Un scénario que les stratèges saoudiens ne peuvent écarter alors que la campagne présidentielle américaine promet d’être plus imprévisible que jamais.

Une chose est sûre : entre crise régionale et interférences des grandes puissances, le Moyen-Orient n’a pas fini de jouer les équilibristes. Et ce sommet à Ryad pourrait en être l’illustration éclatante, pour le meilleur ou pour le pire.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.