En plein cœur des tensions entre la Russie et l’Ukraine, la région de Moscou a été frappée ce dimanche matin par une attaque de drones d’une ampleur sans précédent depuis le début du conflit. D’après les autorités russes, une trentaine d’appareils ont été abattus, blessant une femme et causant plusieurs incendies.
Le Kremlin pointe du doigt l’Ukraine
Le ministère russe de la Défense a rapidement réagi, annonçant avoir “déjoué une tentative d’attaque terroriste par le régime de Kiev”. Au total, ce sont 70 drones qui auraient été détruits dans la matinée, dont 34 dans la seule région de Moscou. Une opération qualifiée “d’attaque massive” par le gouverneur Andreï Vorobiov.
Kiev n’a pas revendiqué cette offensive, mais affirme régulièrement mener des frappes en territoire russe en réponse aux bombardements meurtriers qui s’abattent quotidiennement sur les villes ukrainiennes depuis le lancement de l’invasion russe en février 2022. Si les drones ukrainiens visent généralement des sites énergétiques, il est rare qu’ils atteignent la capitale située à 500km de la frontière.
Une femme blessée, des vols perturbés
Selon les premières informations, une femme de 52 ans a été blessée par des éclats, souffrant de brûlures au visage, au cou et aux mains. Deux maisons ont également été la proie des flammes. Face à la situation, les autorités aériennes russes ont dû interrompre le trafic pendant près de deux heures dans trois aéroports de la région.
Ce n’est pas la première fois que Moscou est visée par des drones ukrainiens, mais l’attaque de ce dimanche marque un nouveau cap dans l’intensité et l’audace des frappes. En août, une vingtaine d’appareils avaient déjà été interceptés au-dessus du quartier d’affaires. Et en mai, deux drones s’étaient même aventurés jusque dans l’enceinte du Kremlin.
L’armée ukrainienne en difficulté sur le front
Pendant ce temps, la situation se dégrade pour les troupes ukrainiennes engagées dans une contre-offensive difficile à l’est du pays. En infériorité numérique et en armement, elles subissent un lent recul face à la progression russe, en cours depuis plusieurs mois.
Pour ne rien arranger, Kiev affirme que des milliers de soldats nord-coréens auraient été déployés dans la région russe de Koursk, où l’Ukraine contrôle quelques centaines de kilomètres carrés depuis une opération surprise lancée début août. Des combats auxquels ils auraient déjà pris part.
Un soutien occidental sous conditions
Si les Occidentaux continuent de livrer des armes à l’Ukraine, ils refusent cependant d’autoriser Kiev à frapper le territoire russe en profondeur ou d’abattre les engins visant les villes ukrainiennes. Une retenue motivée par la crainte d’une escalade incontrôlée du conflit.
Avec l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, c’est aussi la pérennité du soutien crucial des États-Unis qui est remise en question. Une aide qui a permis à l’Ukraine de tenir tête à l’envahisseur russe depuis le début de la guerre.
La situation sur le théâtre des hostilités n’est pas en faveur du régime de Kiev, l’Occident a le choix : poursuivre son financement et la destruction de la population ukrainienne ou admettre les réalités existantes et commencer à négocier
Sergueï Choïgou, chef du Conseil de sécurité russe
La Russie soigne ses relations africaines à Sotchi
C’est dans ce contexte tendu que la Russie accueille à Sotchi une conférence réunissant les dirigeants d’une cinquantaine de pays africains. L’objectif affiché de Moscou : renforcer sa coopération et ses liens avec le continent, alors que son isolement international s’accroît sous l’effet des sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine.
Entre une Ukraine acculée qui tente des frappes de plus en plus audacieuses, et une Russie qui cherche à sortir de son isolement en consolidant ses partenariats, le conflit entre dans une nouvelle phase, dont l’issue reste plus que jamais incertaine. Les attaques de drones sur Moscou en sont le dernier symptôme en date.