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L’appel de l’Iran à Donald Trump : Vers un Changement de Cap ?

Malgré les vives tensions, l'Iran tend la main à Donald Trump, l'appelant à "changer" de cap. Un geste surprenant au cœur d'accusations explosives. Vers un nouveau départ entre les deux pays ennemis ?

Dans un geste inattendu, la République islamique d’Iran a lancé un appel au président américain élu Donald Trump, l’invitant à revoir sa politique envers Téhéran. Cette main tendue intervient dans un contexte particulièrement tendu, Washington accusant l’Iran d’être impliqué dans un projet d’assassinat visant M. Trump lui-même.

Un appel au changement malgré les tensions

Selon Mohammad Javad Zarif, vice-président iranien chargé des affaires stratégiques, « M. Trump doit montrer qu’il ne suit pas les politiques erronées du passé ». Une déclaration qui sonne comme une invitation à tourner la page des relations conflictuelles entre les deux pays.

Pourtant, le timing de cet appel peut surprendre. Il survient tout juste après que les autorités américaines ont annoncé l’inculpation d’un « agent de l’Iran », accusé d’avoir reçu l’ordre de Téhéran d’organiser des projets d’assassinat aux États-Unis, dont celui de Donald Trump. Des accusations « totalement infondées » selon l’Iran.

Le spectre de l’accord nucléaire

Mohammad Javad Zarif n’est pas un inconnu dans le jeu diplomatique irano-américain. Ancien ministre des Affaires étrangères, il a été l’architecte côté iranien de l’accord sur le nucléaire de 2015. Un pacte conclu entre Téhéran et la communauté internationale, y compris les États-Unis, mais que Donald Trump a torpillé trois ans plus tard en retirant Washington de l’accord.

En tant qu’homme de calcul, il [Trump] devrait voir quels ont été les avantages et désavantages de cette politique et s’il souhaite poursuivre ou changer cette politique néfaste.

Mohammad Javad Zarif, vice-président iranien

Pour M. Zarif, les pressions exercées par l’administration Trump ont eu l’effet inverse de celui escompté, poussant l’Iran à intensifier son programme nucléaire. « Cela a fait passer l’enrichissement d’uranium de l’Iran de 3,5% à 60% et provoqué l’augmentation du nombre de ses centrifugeuses », a-t-il souligné.

Vers une détente ou un statu quo ?

Du côté iranien, on semble donc miser sur un infléchissement de la ligne dure de Washington. Un autre responsable, Esmaïl Baghaï, a dit espérer qu’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche permette aux États-Unis de « revoir les approches erronées du passé ».

Mais la position de Donald Trump reste ambiguë. S’il a assuré ne pas chercher à nuire à l’Iran et souhaiter sa prospérité, il a aussi réaffirmé son opposition à ce que Téhéran se dote de l’arme nucléaire. Un point de friction majeur, l’Iran se défendant d’avoir de telles ambitions militaires.

Dans ce climat d’incertitude, la victoire de Trump intervient à un moment délicat pour l’Iran, en proie à des tensions régionales, notamment à Gaza et au Liban. L’avenir des relations entre les deux ennemis de longue date, devenus des adversaires acharnés depuis la Révolution islamique de 1979, reste plus que jamais en suspens. L’appel de Téhéran sera-t-il entendu par le nouveau locataire de la Maison Blanche ? Réponse dans les prochains mois.

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