Les tensions montent d’un cran dans la péninsule coréenne. Selon l’armée sud-coréenne, la Corée du Nord mène depuis vendredi une vaste campagne de brouillage des signaux GPS qui a déjà affecté plusieurs navires et des dizaines d’avions civils en Corée du Sud. Une nouvelle provocation de Pyongyang qui intervient dans un contexte géopolitique tendu, marqué par l’élection de Donald Trump à la présidence américaine.
Perturbations majeures pour les transports aériens et maritimes
L’état-major interarmées de Séoul a tiré la sonnette d’alarme samedi, appelant à la vigilance les bateaux et avions civils sud-coréens circulant sur et au-dessus de la mer Jaune, entre la Chine et la péninsule. Selon un communiqué, des navires et des dizaines d’appareils subissent actuellement “quelques perturbations opérationnelles” liées au brouillage des signaux GPS par le Nord.
Cette technique consiste à saturer les récepteurs GPS avec des signaux parasites, les rendant inutilisables pour la navigation. Un procédé que la Corée du Nord a déjà utilisé à plusieurs reprises ces dernières années, comme l’a régulièrement dénoncé Séoul.
Un “véritable risque” pour la sécurité aérienne
Les experts s’inquiètent des dangers potentiels de ces attaques. “Les brouillages GPS présentent un véritable risque de sérieux incidents, dont de potentiels accidents d’avion dans le pire des cas”, souligne Yang Moo-jin, président de l’Université des études nord-coréennes à Séoul. Il note cependant que le but ultime de cette nouvelle campagne nord-coréenne reste “peu clair”.
À l’aéroport international d’Incheon, situé à une quarantaine de kilomètres de la Corée du Nord, des avions décollent et atterrissent toutes les deux à trois minutes. Il est donc crucial de faire preuve de prudence.
Yang Moo-jin, expert
Pyongyang accusé d’envoyer des troupes en Russie
Cette nouvelle provocation survient alors que les tensions sont déjà vives autour de la Corée du Nord. Il y a un peu plus d’une semaine, Pyongyang a procédé au tir d’essai d’un missile balistique intercontinental présenté comme le plus avancé de son arsenal. Un lancement effectué peu avant l’élection présidentielle américaine, remportée depuis par Donald Trump.
La Corée du Nord est également accusée d’avoir envoyé des milliers de soldats en Russie pour soutenir l’effort de guerre de Moscou en Ukraine. Des allégations qui, si elles étaient avérées, marqueraient une nouvelle escalade dans les relations déjà tendues entre Pyongyang et la communauté internationale.
Pyongyang multiplie les provocations
Face à ce regain de tensions, la Corée du Sud n’est pas en reste. Vendredi, Séoul a tiré l’un de ses propres missiles balistiques dans la mer Jaune, avec pour objectif affiché de montrer sa “forte détermination à répondre avec fermeté” à “toute provocation nord-coréenne”.
Depuis mai dernier, Pyongyang a aussi envoyé vers le Sud des milliers de ballons transportant des immondices. Certains ont même perturbé le trafic à l’aéroport international d’Incheon. Une nouvelle forme de provocation, alors que la diplomatie est au point mort depuis l’échec du sommet de Hanoï en 2019 entre Donald Trump et Kim Jong Un.
L’avenir des relations intercoréennes en question
Cette série d’incidents ravive les inquiétudes quant à l’évolution de la situation dans la péninsule. Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, lui qui avait alterné entre ouverture inédite et fermeté extrême à l’égard de Pyongyang lors de son premier mandat, beaucoup s’interrogent sur la tournure que prendront les relations intercoréennes et la question nucléaire.
Face à une Corée du Nord qui semble déterminée à poursuivre sa stratégie de provocations tous azimuts, la communauté internationale devra redoubler de vigilance et d’unité pour tenter de préserver la stabilité et la sécurité dans la région. Un défi de taille, alors que la situation géopolitique mondiale n’a rarement semblé aussi incertaine et volatile.