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Comédie Musicale Inédite sur les Artistes de la Guerre d’Indépendance Algérienne

Une comédie musicale à l'Opéra d'Alger célèbre le rôle crucial des artistes durant la guerre d'indépendance. Un spectacle inédit et...

En ce 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance algérienne contre la France, une comédie musicale inédite intitulée “Le prix de la liberté” a été présentée jeudi à l’Opéra d’Alger. Un vibrant hommage aux nombreux artistes ayant pris part à cette lutte pour la liberté entre 1954 et 1962.

Un spectacle grandiose célébrant le sacrifice des artistes

Interprétée par près de 200 artistes devant une salle comble, cette oeuvre imposante en quatre actes retrace l’épopée des poètes, musiciens et acteurs qui ont tout quitté pour rejoindre les rangs du Front de Libération Nationale (FLN). L’auteur du livret, Haroun Al Kilani, souligne qu’il s’agit d’un hommage à la longue liste d’artistes ayant sacrifié leur art et parfois leur vie pour l’indépendance.

La genèse de l’hymne national algérien

L’un des moments forts de la pièce est consacré à la naissance de Kassaman, l’hymne national algérien, dont les paroles ont été écrites par le poète Moufdi Zakaria. Le metteur en scène Rabie Guechi explique avoir voulu mettre en lumière les sacrifices de cette “armée d’artistes” qui fut la voix de l’Algérie, y compris à l’international.

C’est un spectacle épique qui montre comment les artistes ont joué un rôle efficace dans le déclenchement de la Révolution.

– Meriem Lechlech, comédienne

Le destin tragique d’Ali Maâchi

Parmi les destins bouleversants évoqués, celui d’Ali Maâchi, célèbre pour ses chansons militantes. Pendu sur la place publique par l’armée française en juin 1958 à Tiaret, dans le nord-ouest de l’Algérie, il incarne le prix ultime payé par certains artistes dans ce combat pour la liberté.

Une fresque artistique éblouissante

D’une durée de 1h20, “Le prix de la liberté” mêle avec brio chant, musique, danse, théâtre, vidéo et animation. Un spectacle total qui a conquis le public, à l’image de Mohamed Zelagui, 27 ans, persuadé que les réalisations de ces artistes “resteront pour toujours dans l’âme de la société algérienne et seront transmises aux générations futures”.

Un million et demi de martyrs

Cette comédie musicale s’inscrit dans le cadre des célébrations du 70e anniversaire du 1er novembre 1954, date du déclenchement de l’insurrection. Selon les autorités algériennes, la guerre d’indépendance a fait un million et demi de “martyrs”. Les historiens français avancent quant à eux le chiffre de 500 000 morts, dont 400 000 Algériens.

Des relations tumultueuses avec la France

Si ce conflit appartient désormais au passé, les relations entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale restent complexes, alternant entre rapprochements et tensions. La dernière brouille en date remonte à fin juillet, lorsque la France a apporté son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, territoire dont l’Algérie soutient les indépendantistes du Front Polisario.

Un devoir de mémoire vibrant

Au-delà des soubresauts diplomatiques, “Le prix de la liberté” offre une plongée émouvante dans l’engagement des artistes durant la guerre d’indépendance. Un spectacle appelé à tourner dans tout le pays pour perpétuer le souvenir de ces hommes et de ces femmes qui ont mis leur art au service de la liberté. Une ode vibrante à ceux qui, par leurs mots, leurs notes et leurs gestes, ont porté haut les couleurs de l’Algérie.

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