Dix jours après les pluies diluviennes qui ont frappé le sud-est de l’Espagne, faisant au moins 219 morts et des dizaines de disparus, les recherches des victimes s’étendent maintenant jusqu’aux plages et lagunes du littoral méditerranéen. Dans ces zones où de nombreux corps ont été charriés par les flots, les équipes de secours redoublent d’efforts pour tenter de retrouver les personnes toujours portées disparues.
L’Albufera, une zone de recherche prioritaire
L’Albufera, ce vaste parc naturel situé à quinze kilomètres au sud de Valence, est devenu l’un des principaux théâtres des opérations de recherche. Dans cette lagune d’eau douce de 2700 hectares, séparée de la mer par une étroite bande de terre, les plongeurs de la marine espagnole s’activent pour tenter de localiser d’éventuelles victimes.
Mais leur tâche est compliquée par les eaux troubles et les nombreux débris charriés par les inondations : meubles, voitures, amas de roseaux… Autant d’obstacles qui réduisent considérablement la visibilité sous l’eau, n’excédant généralement pas un mètre ou un mètre cinquante de profondeur.
La mauvaise visibilité est ce qui complique le plus notre travail.
Álvaro Carrillo, plongeur de la marine espagnole
Des victimes retrouvées sur les plages
Si les autorités restent discrètes sur leurs découvertes macabres, plusieurs médias espagnols rapportent que des corps de victimes ont été repêchés ces derniers jours sur les plages de la région, dont un par de simples passants. Une information confirmée sous couvert d’anonymat par un membre des unités d’urgence déployées.
Face à l’ampleur de la catastrophe, tous les moyens sont mis en œuvre : les recherches s’appuient désormais sur des géoradars et des techniques de bathymétrie pour cartographier les fonds, tandis que le nombre d’équipes de plongée a été multiplié par six, d’après Javier Marcos, responsable de l’Unité militaire d’urgence (UME).
L’Albufera et les plages bouclées
En attendant, l’accès au parc naturel de l’Albufera, habituellement prisé des chasseurs et des pêcheurs, reste interdit. Tout comme les activités nautiques dans la lagune, où seuls les dégâts sur les filets de pêche trahissent le passage des intempéries.
Même constat sur les plages alentours comme celle d’El Saler, transformée en cimetière géant de roseaux. Par mesure de précaution, un drapeau rouge y a été hissé et les accès condamnés. Une décision également motivée par des raisons sanitaires, alors que les recherches des disparus se poursuivent jour après jour dans une course contre la montre poignante.