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2100 Tonnes de Déchets Toxiques Déchargés en Albanie

Après un périple de plusieurs mois, 2100 tonnes de déchets potentiellement toxiques ont finalement été déchargées dans le port albanais de Durrës ce vendredi. Une cargaison mystérieuse qui soulève de nombreuses questions sur sa nature et les risques...

C’est un voyage long et nébuleux qui s’achève pour cette cargaison des plus douteuses. D’après des sources sur place, 102 conteneurs transportant pas moins de 2100 tonnes de déchets potentiellement toxiques ont été déchargés ce vendredi dans le port albanais de Durrës. Une arrivée qui ne manque pas de soulever de nombreuses interrogations.

Un périple de plusieurs mois avant le retour au port

Le navire transportant cette mystérieuse cargaison, un cargo battant pavillon turc nommé “Moliva”, avait quitté ce même port de Durrës début juillet, entamant alors un long périple maritime. Durant des mois, il a multiplié les escales douteuses, s’arrêtant successivement à Singapour, en Italie, en Espagne, au Portugal mais aussi en Turquie. Une route pour le moins étrange et alambiquée qui ne fait qu’épaissir le mystère autour du contenu réel de ces conteneurs.

Finalement, après être resté en arrêt au large pendant une dizaine de jours, le “Moliva” a obtenu l’autorisation de jeter l’ancre dans le port albanais vendredi matin. D’après un communiqué du ministère de l’Intérieur local, les autorités ont pris en charge directement les 102 conteneurs litigieux.

Des déchets toxiques camouflés ?

Mais qu’y avait-il réellement à l’intérieur de ces énormes boîtes de métal ? C’est là que les choses se corsent. Officiellement, ces conteneurs ne transportaient que de l’oxyde de fer, une poudre rouille utilisée dans l’industrie. Mais certaines ONG spécialisées comme Basel Action Network (BAN) affirment au contraire qu’il s’agirait en réalité de déchets toxiques camouflés. Plus précisément, les conteneurs renfermeraient des poussières issues de fours à arc électrique, classées parmi les déchets dangereux au niveau international.

Une enquête judiciaire en cours

Face aux soupçons pesants, la justice albanaise a décidé d’ouvrir une enquête pour faire la lumière sur cette sombre affaire. Le parquet de Durrës, épaulé par l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), cherche à déterminer s’il s’agit bel et bien d’un vaste trafic de déchets toxiques dissimulés. Les chefs d’accusation pour l’instant retenus sont lourds : “contrebande de marchandises interdites” et “abus de pouvoir”.

La sécurité et l’environnement en jeu

En attendant les conclusions de l’enquête, les autorités albanaises assurent avoir pris toutes les précautions nécessaires. Dans son communiqué, le ministère de l’Intérieur indique que la décharge des conteneurs s’est faite “dans un endroit sûr, loin des zones habitées” en respectant “toutes les conditions rigoureuses de sécurité physique, environnementale et sanitaire”.

Mais pour de nombreux spécialistes, la prudence reste de mise. Car si la présence de poussières toxiques venait à être confirmée, c’est une véritable bombe écologique à retardement que l’Albanie pourrait avoir sur les bras. Les conséquences potentielles sur la santé des habitants et sur l’environnement seraient désastreuses.

Un dénouement attendu

Dans l’immédiat, les conteneurs suspects ont été placés sous scellés et un vaste dispositif d’analyses a été mis en place pour déterminer avec précision la nature de leur contenu. De multiples laboratoires et experts ont été réquisitionnés par la justice.

C’est maintenant une course contre la montre qui s’engage pour les enquêteurs. Car au-delà des enjeux de sécurité, c’est aussi la réputation de l’Albanie comme terre d’accueil pour déchets toxiques qui pourrait être ternie. Le pays a déjà été pointé du doigt dans le passé pour son laxisme en matière de contrôles environnementaux.

Cette rocambolesque affaire des conteneurs toxiques promet encore de nombreux rebondissements dans les semaines à venir. Elle pourrait faire trembler jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir albanais si des complicités venaient à être prouvées. En attendant, c’est tout un pays qui retient son souffle, suspendu aux révélations des laboratoires d’analyses. Car de la poussière d’oxyde de fer aux déchets hautement toxiques, il n’y a parfois qu’un pas, que certains n’hésitent visiblement pas à franchir au mépris des règles et de la santé publique. Le dénouement de ce thriller toxique est plus que jamais attendu.

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