Un nouveau rapport dévoilé par le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) dresse un état des lieux précis de la délinquance à Nice. Si le nombre global de faits constatés stagne, avec une baisse minime de 0,1% entre 2022 et 2023, certains chiffres interpellent. Notamment, la part des étrangers parmi les auteurs grimpe de 39,6% à 43,46%. Une tendance similaire est observée chez les mineurs, passant de 11% à 13,5%.
Hausse des mis en cause malgré une stagnation des atteintes aux biens
Bien que les atteintes aux biens n’aient que peu évolué, en partie grâce à un impact limité des émeutes urbaines sur la Côte d’Azur, le nombre de personnes mises en cause a bondi de 28%. La police nationale souligne une sur-représentation des étrangers, à hauteur de 55,72%. Les mineurs sont impliqués dans près d’un quart des situations.
La voie publique, terrain d’action privilégié
Les faits de voie publique n’augmentent que de 2% mais ils sont majoritairement le fait d’étrangers selon les forces de l’ordre, passant de 42% en 2022 à 52,6% en 2023. Un tiers des auteurs interpellés était mineur. Parmi les faits en nette hausse : les vols de voitures (+19%) et à l’intérieur des véhicules (+26%), une préoccupation majeure car visant particulièrement les touristes.
Pour une agglomération qui est la cinquième de France, la délinquance reste extrêmement limitée.
Le représentant du préfet lors des échanges au CLSPD
Une délinquance “extrêmement limitée” pour le préfet
Malgré ces chiffres, le représentant du préfet se veut rassurant, estimant que “pour une agglomération qui est la cinquième de France, la délinquance reste extrêmement limitée”. Un constat nuancé par l’évolution de certains indicateurs. Si le volume global n’explose pas, la part grandissante des étrangers et mineurs parmi les mis en cause interroge sur les défis à relever.
Quelles actions pour endiguer le phénomène ?
Face à ce constat, quelles sont les pistes d’action prioritaires ? Un travail de fond sur la prévention auprès des plus jeunes semble indispensable. Cela passe par un renforcement des dispositifs éducatifs et d’insertion, en lien avec les acteurs locaux. La question de l’intégration des populations étrangères doit aussi être examinée, pour favoriser le vivre-ensemble et limiter les dérives.
Côté répression, des moyens supplémentaires pourraient être déployés sur les zones sensibles, en particulier les lieux touristiques. Une présence accrue des forces de l’ordre permettrait de rassurer habitants et visiteurs, tout en dissuadant les potentiels délinquants. L’enjeu : préserver l’attractivité de la ville tout en garantissant la sécurité de tous.
Enfin, une coopération renforcée entre les différents acteurs – police, justice, éducation, associations – apparaît essentielle pour apporter une réponse globale et coordonnée. Le partage d’informations et la mise en place d’actions concertées pourraient contribuer à inverser certaines tendances inquiétantes.
Un défi majeur pour les années à venir
À l’heure où ces chiffres sont publiés, la lutte contre la délinquance s’annonce comme un défi de taille pour Nice. Entre prévention et sanction, la ville va devoir trouver le juste équilibre pour endiguer le phénomène, sans stigmatiser une partie de sa population. Un enjeu complexe qui nécessitera la mobilisation de tous, pour que la cité azuréenne reste une destination sûre et prisée.
Le rapport du CLSPD a le mérite de pointer du doigt certaines réalités et d’ouvrir le débat sur des questions cruciales. Il revient désormais aux décideurs locaux de s’emparer du sujet et de proposer des solutions adaptées, pour que Nice conserve tout son attrait sans hypothéquer la tranquillité de ses résidents et touristes. Un équilibre fragile à trouver, pour le bien de tous.