Dans une démonstration remarquable de diplomatie, la Grèce et la Turquie, deux voisins de la Méditerranée orientale aux relations historiquement tendues, ont réaffirmé leur engagement à résoudre leurs différends par le dialogue et le respect mutuel. Lors d’une rencontre à Athènes ce vendredi, les chefs de la diplomatie des deux pays, George Gerapetritis pour la Grèce et Hakan Fidan pour la Turquie, ont souligné l’importance de poursuivre le rapprochement initié l’année dernière.
Un dialogue sincère pour apaiser les tensions
Malgré leurs rivalités de longue date, la Grèce et la Turquie semblent déterminées à maintenir un dialogue constructif afin d’éviter toute escalade dans cette région stratégique. Comme l’a souligné le ministre grec George Gerapetritis, les deux pays ont entretenu des échanges réguliers et directs depuis l’année dernière, permettant d’aborder leurs problèmes, notamment territoriaux, dans un esprit d’ouverture et de compréhension mutuelle.
De son côté, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a exprimé sa conviction que les différends entre les deux voisins pouvaient être résolus “sur la base du respect réciproque et du droit international”. Il a également mis en avant les domaines dans lesquels les relations gréco-turques évoluent positivement, tels que le commerce, le tourisme et la culture.
Une volonté politique au plus haut niveau
Cette volonté de rapprochement s’est manifestée au plus haut niveau de l’État lors de la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à Athènes en décembre dernier. Aux côtés du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, il avait alors exprimé son souhait de trouver des solutions aux différends entre les deux pays. Cette rencontre avait été l’occasion de signer une déclaration commune de “bon voisinage” ainsi que seize accords bilatéraux visant principalement à renforcer la coopération économique et commerciale.
Cependant, comme l’a rappelé George Gerapetritis, le dialogue n’a pas résolu “d’une façon magique” tous les problèmes entre la Grèce et la Turquie. Néanmoins, il a insisté sur la nécessité de maintenir des contacts réguliers entre ces deux voisins dans une région aussi complexe que la Méditerranée orientale.
Des questions cruciales au cœur des discussions
Parmi les sujets abordés lors de la rencontre entre les deux ministres figurent les conditions pour lancer une discussion sur la délimitation du plateau continental et de la zone économique exclusive (ZEE) en mer Égée et en Méditerranée orientale. Ces questions sont particulièrement sensibles en raison de la présence de gisements énergétiques convoités par les deux pays dans cette zone riche en hydrocarbures.
Il s’agit d’un rapprochement sincère concernant une question cruciale et difficile.
George Gerapetritis, ministre grec des Affaires étrangères
De son côté, Hakan Fidan a souligné les efforts déployés par les deux pays pour mieux se comprendre sur ces dossiers essentiels. Selon lui, dans ce “contexte géographique difficile”, la Turquie et la Grèce devraient être en mesure d’agir avec une confiance mutuelle.
Un exemple pour apaiser les tensions régionales
Le rapprochement entre la Grèce et la Turquie, deux pays membres de l’OTAN mais aux relations souvent conflictuelles, est un signal positif pour la stabilité en Méditerranée orientale. Cette région, carrefour stratégique entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, est le théâtre de nombreuses tensions géopolitiques liées notamment à l’exploitation des ressources énergétiques et au contrôle des routes maritimes.
En privilégiant le dialogue et la coopération, Athènes et Ankara montrent l’exemple et contribuent à apaiser les tensions dans une zone particulièrement sensible. Leur engagement à résoudre pacifiquement leurs différends pourrait inspirer d’autres pays de la région confrontés à des problèmes similaires.
Un long chemin vers une paix durable
Malgré ces avancées encourageantes, le chemin vers une normalisation complète des relations entre la Grèce et la Turquie reste long et semé d’embûches. Les différends territoriaux, en particulier la délimitation des zones maritimes autour des îles grecques proches des côtes turques, sont loin d’être résolus et continueront sans doute à être source de tensions dans les années à venir.
Cependant, la volonté affichée par les deux pays de privilégier le dialogue et le respect du droit international est un pas important vers l’apaisement et la stabilité dans la région. Si ce processus de rapprochement se poursuit et s’approfondit, il pourrait ouvrir la voie à une coopération renforcée entre ces deux acteurs clés de la Méditerranée orientale, non seulement dans le domaine économique mais aussi en matière de sécurité et de gestion des crises régionales.
À l’heure où les défis transnationaux se multiplient, de la lutte contre le terrorisme aux enjeux environnementaux en passant par la gestion des flux migratoires, une relation apaisée et constructive entre la Grèce et la Turquie apparaît plus que jamais nécessaire. Les efforts déployés par les deux pays pour surmonter leurs différends historiques et bâtir un avenir commun sont donc à saluer et à encourager, dans l’intérêt de la stabilité et de la prospérité de l’ensemble de la région.