Alors que les conflits perdurent dans plusieurs régions du monde, le président turc Recep Tayyip Erdogan mise sur une approche diplomatique pour y mettre fin. Selon des propos rapportés par l’agence étatique Anadolu, il compte notamment sur les efforts du président américain nouvellement élu, Donald Trump, pour trouver des issues négociées en Ukraine et au Moyen-Orient.
Une diplomatie active pour résoudre le conflit ukrainien
Concernant la guerre en Ukraine, Erdogan estime qu’avec l’administration Trump, “nous pouvons facilement mettre fin à cette guerre” à condition d’aborder le problème “dans une perspective de solution”. Pour lui, la clé réside dans le dialogue et la diplomatie plutôt que dans l’envoi d’armes supplémentaires :
Davantage d’armes, de bombes, de chaos et de conflits ne mettront pas fin à cette guerre. Plus de dialogue, de diplomatie et d’accords ouvriront la voie de la paix.
Recep Tayyip Erdogan, président de la Turquie
Le dirigeant turc veut miser sur ses bonnes relations avec Donald Trump, assurant avoir été “en contact 24 heures sur 24” avec lui lors de son précédent mandat pour “essayer de trouver des solutions par la voie de la diplomatie”. Il espère réitérer cette approche pour résoudre le conflit ukrainien.
La question kurde au cœur des discussions
Erdogan entend aussi évoquer avec Trump la présence de troupes américaines dans le nord-est de la Syrie, où elles apportent leur soutien aux forces kurdes engagées contre le groupe État islamique. Ankara accuse ces combattants kurdes, les Unités de protection du peuple (YPG), d’être liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie.
Lors de ses échanges avec le président américain, Erdogan veut “évaluer la question du retrait des troupes américaines de Syrie” et de l’arrêt de leur soutien aux YPG. Le chef d’État turc mise une nouvelle fois sur “les contacts personnels” avec son homologue pour faire avancer ce dossier sensible.
Appel à couper les armes à Israël pour apaiser les tensions
Au Moyen-Orient, les attentes d’Erdogan envers Trump sont également élevées. Il l’exhorte à “arrêter Israël”, estimant que poursuivre les politiques de l’ère Biden ne ferait qu’aggraver l’impasse et étendre le conflit dans la région.
Pour le président turc, “couper les approvisionnements en armes à Israël constituerait un bon début” pour mettre fin aux affrontements à Gaza et au Liban. Une prise de position ferme qui témoigne de la volonté d’Ankara de peser sur la résolution des conflits régionaux.
Éloge de la détermination de Trump
Au-delà des enjeux géopolitiques, Erdogan a tenu à saluer la “pugnacité” dont a fait preuve Donald Trump pendant sa campagne électorale, malgré les nombreux obstacles auxquels il a dû faire face :
Il a vraiment donné l’exemple face à de nombreuses difficultés dont des tentatives d’assassinat […], il a poursuivi sa campagne avec ténacité, force, sans relâche. Ce n’est pas à la portée de tout politicien.
Recep Tayyip Erdogan, président de la Turquie
Des propos élogieux qui témoignent de la bonne entente entre les deux dirigeants et de la confiance qu’accorde Erdogan à Trump pour faire bouger les lignes sur la scène internationale. Reste à voir si cette convergence de vues se traduira par des avancées concrètes dans la résolution des conflits.
Vers une diplomatie turco-américaine renouvelée ?
Les déclarations d’Erdogan reflètent sa volonté de jouer un rôle clé dans les efforts de paix, en s’appuyant sur sa relation privilégiée avec Trump. Si cette approche porte ses fruits, elle pourrait ouvrir la voie à un renouveau de la diplomatie turco-américaine et renforcer le poids de la Turquie sur l’échiquier géopolitique.
Cependant, des défis de taille demeurent. La question kurde reste un point de friction majeur entre Ankara et Washington. De plus, la politique israélienne des États-Unis est un sujet sensible qui divisera certainement les deux alliés.
Malgré ces obstacles, l’optimisme affiché par Erdogan quant à la capacité de Trump à faire avancer les dossiers ukrainien et moyen-oriental témoigne de sa détermination à explorer toutes les pistes diplomatiques. Une approche qui, si elle est couronnée de succès, pourrait contribuer à apaiser des zones de conflit majeures et ouvrir de nouvelles perspectives pour la stabilité régionale et internationale.