Plus de 17 milliards d’euros de déficit en 2027 pour la Sécurité sociale française ! Un gouffre abyssal qui fait trembler sur ses bases notre système de protection sociale. La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme et parle d’une trajectoire devenue « insoutenable ». Comment en est-on arrivé là ? Quelles sont les raisons de ce naufrage annoncé ? Et surtout, quelles solutions pour éviter le pire ?
Un déficit record qui s’envole malgré la fin du Covid
Malgré la fin de la crise sanitaire, le « trou de la Sécu » continue de se creuser dangereusement. De 10,8 milliards en 2023, le déficit devrait grimper jusqu’à atteindre le montant faramineux de 17,2 milliards en 2027 selon les prévisions de la Cour des comptes.
Un tel niveau de déficit est « un point de bascule » car le financement des déficits de la Sécu n’est plus assuré à terme, alerte la Cour des comptes.
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes
Comment expliquer une telle dérive ? Les dépenses de santé sont pointées du doigt, avec notamment le coût des revalorisations salariales issues du Ségur de la santé et la forte demande de soins d’une population vieillissante. Mais le régime des retraites est lui aussi dans le rouge vif.
Les retraites, première cause du déficit
Malgré la réforme des retraites, le déficit du régime passerait de 1,5 milliard en 2023 à 10,8 milliards en 2027 ! La situation est particulièrement critique pour les régimes spéciaux comme celui des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers (CNRACL).
Pour tenter de colmater les brèches, la Cour des comptes préconise des mesures chocs comme la fin du système de compensation entre les différents régimes de retraite. Ce mécanisme de solidarité pèse en effet 6 milliards par an.
Sécu : les Français vont-ils trinquer ?
Sans réforme d’ampleur, c’est la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), chargée d’éponger les déficits, qui risque de craquer. Conséquences pour les Français : la CRDS et la CSG, ces prélèvements qui financent la Cades, pourraient flamber et perdurer bien au-delà de 2033, date prévue de son extinction.
- Ne plus rembourser les arrêts maladie courts
- Rogner sur les « niches sociales » (mutuelles, chèques vacances…)
- Allonger encore la durée de cotisation pour les retraites
Voilà le type de mesures douloureuses qui pourraient être prises si rien n’est fait pour redresser rapidement les comptes de la Sécurité sociale. Un véritable coup de massue pour le pouvoir d’achat déjà malmené des Français.
