Un rapport alarmant des Nations Unies met en lumière la situation désastreuse qui se profile en Birmanie. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’État Rakhine, déjà l’un des plus pauvres du pays, est au bord d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Plus de 2 millions d’habitants sont directement menacés par la famine, une situation qui ne cesse de s’aggraver depuis 2023.
Une économie à l’arrêt et une production agricole en chute libre
Le rapport du PNUD, basé sur des données récoltées en 2023 et 2024, dresse un constat alarmant. L’économie de l’État Rakhine a quasiment cessé de fonctionner, avec des secteurs clés comme le commerce, l’agriculture et la construction presque totalement à l’arrêt. Cette paralysie s’explique notamment par les restrictions sur l’entrée des marchandises, que ce soit depuis le reste de la Birmanie ou le Bangladesh voisin.
Mais c’est surtout la chute vertigineuse de la production agricole qui inquiète. Alors qu’en 2023, 282 000 tonnes de riz avaient été produites, couvrant 60% des besoins de la population, les projections pour 2024 tombent à seulement 97 000 tonnes, soit à peine 20% des besoins. Une situation catastrophique qui fait planer le spectre de la famine sur plus de 2 millions de personnes, sur une population totale d’environ 2,5 millions d’habitants.
L’impact dévastateur des violences ethniques
Cette crise humanitaire qui se profile est indissociable du contexte de violences qui secoue l’État Rakhine depuis fin 2023. Les affrontements entre les groupes ethniques minoritaires, dont l’Armée d’Arakan, et l’armée birmane ont considérablement aggravé la situation. Entre novembre 2023 et juillet 2024, le prix du riz a explosé, avec des hausses allant jusqu’à 944% dans la ville de Maungdaw et 404% dans la capitale Sittwe.
Sans action urgente, 95% de la population va se retrouver en mode de survie.
– Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
Des populations particulièrement vulnérables
Au cœur de cette crise, certaines populations apparaissent particulièrement vulnérables. C’est le cas des Rohingyas, cette minorité musulmane apatride et persécutée, mais aussi des populations déplacées par les violences. Selon les chiffres de l’ONU, le nombre de déplacés internes dans l’État Rakhine est passé de 196 000 en octobre 2023 à 511 000 en août 2024, soit plus du double en moins d’un an.
Un appel urgent à la communauté internationale
Face à cette situation catastrophique, le PNUD tire la sonnette d’alarme. Si rien n’est fait rapidement, l’État Rakhine pourrait devenir une zone totalement isolée, théâtre d’immenses souffrances humaines. L’effondrement total de l’économie semble inévitable, avec le risque de voir les tensions et l’insécurité s’aggraver encore davantage.
Il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour éviter le pire. Des actions concrètes doivent être menées pour :
- Assurer l’acheminement de l’aide humanitaire et alimentaire aux populations
- Œuvrer au rétablissement de la paix et de la sécurité dans la région
- Soutenir la relance de l’économie et de la production agricole locale
- Protéger les populations les plus vulnérables, notamment les Rohingyas et les déplacés
Chaque jour qui passe aggrave un peu plus la situation. Il est de la responsabilité de tous d’agir avant qu’il ne soit trop tard. La Birmanie, et en particulier l’État Rakhine, ont besoin d’un soutien international fort et coordonné pour éviter de sombrer dans une crise humanitaire sans précédent. Le temps presse, des vies sont en jeu.