Imaginez-vous seul au milieu de l’océan, sur un voilier lancé à vive allure dans une course autour du monde. C’est le quotidien des skippers engagés dans le mythique Vendée Globe, une aventure maritime hors du commun. Mais contrairement à leurs prédécesseurs, les navigateurs solitaires de l’édition 2024 ne seront pas totalement coupés du monde. La technologie leur permettra de rester connectés comme jamais auparavant.
La révolution numérique à bord des voiliers
Fini le temps où les skippers devaient se contenter de contacts sporadiques par radio ou téléphone satellite. Aujourd’hui, grâce aux avancées technologiques, ils peuvent correspondre régulièrement avec leurs proches et leurs équipes à terre via des messageries instantanées. Même en plein milieu de l’Atlantique ou du Pacifique, il est désormais possible d’envoyer photos et vidéos pour partager son périple en temps quasi-réel.
Cette connectivité accrue est rendue possible notamment par le système Starlink de SpaceX. Ces satellites fournissent un accès Internet haut-débit jusque dans les zones les plus reculées des océans. Comme le souligne avec humour Yannick Bestaven, vainqueur de la dernière édition : “On capte la 5G jusqu’aux Kergelen !”. Les îles Kergelen étant situées dans les cinquantièmes hurlants, au sud de l’océan Indien, c’est dire la prouesse technologique !
Garder le lien malgré la distance
Si la solitude reste une composante essentielle de ce défi sportif extrême, les skippers apprécient de pouvoir garder un lien, même ténu, avec la terre ferme. Samantha Davies, qui s’alignera pour la quatrième fois sur le Vendée Globe, se réjouit de pouvoir désormais correspondre avec ses proches “à peu près partout et à tout moment”, que ce soit par visioconférence ou messagerie instantanée. Un changement radical par rapport à sa première participation en 2008 :
Il fallait sortir la cassette de sa boîte étanche, numériser le film et prier pour que la connexion marche assez longtemps pour expédier le fichier. Aujourd’hui on est beaucoup plus connectés, on se sent moins isolés.
Samantha Davies, skipper d’Initiatives-Cœur
Pour autant, les marins au long cours tiennent à conserver une certaine déconnexion, nécessaire pour se concentrer pleinement sur leur objectif. Yannick Bestaven et Alan Roura, autre participant, se limitent ainsi à une seule visioconférence par semaine avec leurs proches. Le reste du temps, ils préfèrent communiquer par écrit, sans doute pour mieux se replonger ensuite dans leur bulle de navigateur solitaire.
Partager la course avec le grand public
Cette connexion permanente profite aussi aux amateurs de voile et aux passionnés de sport qui suivent la course à distance. Via les réseaux sociaux des skippers et le site officiel du Vendée Globe, ils ont accès à de nombreux contenus qui leur font vivre l’aventure de l’intérieur :
- Photos et vidéos des bateaux en action
- Extraits du quotidien à bord
- Anecdotes et impressions des navigateurs
- Données de navigation en temps réel
Un véritable journal de bord 2.0 qui permet au public de s’immerger dans la course comme s’il était à bord. Les skippers sont d’ailleurs tenus par le règlement de partager régulièrement ce type de contenu tout au long de leur périple. De quoi alimenter le suspense et susciter des vocations parmi les jeunes générations !
Un nouveau défi dans le défi
Malgré ces évolutions, l’essence du Vendée Globe reste intacte. C’est toujours un défi sportif, technologique et humain hors-norme, où les marins doivent repousser leurs limites en totale autonomie pendant des mois. Les outils numériques sont là pour les épauler, pas pour dénaturer l’esprit de la course mythique. Charge à chaque skipper de trouver le bon équilibre entre hyper-connexion et déconnexion salvatrice. Un nouveau défi dans la course !
Une chose est sûre : grâce à cette révolution numérique, le public vivra le Vendée Globe 2024 au plus près des navigateurs, dans une immersion inédite au cœur de l’aventure. Préparez-vous à larguer les amarres pour un tour du monde digital à couper le souffle !
