Le sud du Liban a été secoué ce jeudi par une frappe israélienne meurtrière qui a visé une voiture à l’entrée de la ville de Saïda. Selon des sources sécuritaires, l’attaque a fait trois morts parmi les passagers du véhicule. Mais le bilan ne s’arrête pas là. Dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah, ce raid aérien a aussi fait des victimes collatérales inattendues.
Des Casques bleus et soldats libanais touchés
D’après un communiqué de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), cinq Casques bleus ont été légèrement blessés lors de la frappe. Leur convoi, qui transportait de nouvelles troupes arrivant au sud du pays, passait justement devant Saïda au moment où le drone a frappé à proximité. Un porte-parole de la Finul a appelé toutes les parties à “éviter les actions mettant en danger les soldats de la paix ou les civils”.
L’armée libanaise a précisé que les Casques bleus touchés étaient de nationalité malaisienne. Mais le lourd tribut humain concerne aussi ses propres rangs. Trois soldats libanais qui étaient postés à un barrage contrôlant l’entrée nord de Saïda ont également été blessés dans l’attaque, a-t-elle indiqué. Des images du site montrent la voiture visée complètement carbonisée, à quelques mètres seulement du point de contrôle.
Saïda, une ville relativement épargnée jusqu’ici
Si Saïda est la principale ville du sud du Liban, elle avait été relativement épargnée par la guerre ouverte qui oppose Israël au Hezbollah chiite pro-iranien depuis fin septembre. Cependant, sa banlieue à majorité chiite, Haret Saïda, a été la cible de plusieurs frappes israéliennes ces derniers temps.
Israël intensifie ses frappes au Liban
Depuis le début du conflit, l’État hébreu mène une campagne de bombardements massifs au Liban. Mais il conduit aussi des frappes plus ciblées contre des véhicules, souvent soupçonnés d’être affiliés au Hezbollah, y compris en dehors des bastions traditionnels du mouvement. Ainsi, le même jour, une autre frappe israélienne a tué une femme en visant une voiture sur une autoroute reliant Beyrouth à l’est du pays.
Le spectre d’une escalade régionale
Cette intensification des raids aériens de la part d’Israël, couplée à la détermination affichée du Hezbollah, fait peser le risque d’un embrasement à plus grande échelle. Avec des victimes désormais parmi les forces de la Finul et l’armée libanaise, la situation semble plus explosive que jamais. Beaucoup craignent que ce regain de violence n’ouvre la voie à une confrontation majeure aux conséquences imprévisibles pour tout le Moyen-Orient.
La communauté internationale appelle à la retenue
Face à ces développements inquiétants, la communauté internationale multiplie les appels au calme. L’ONU, par la voix de la Finul, exhorte tous les acteurs à la plus grande retenue afin d’éviter une nouvelle escalade meurtrière dans la région. Mais entre les échanges de tirs nourris à la frontière et les frappes en profondeur, le chemin vers l’apaisement semble encore bien long et semé d’embûches.
Cette frappe israélienne à Saïda, qui a fait des victimes civiles ainsi que parmi les Casques bleus et l’armée libanaise, marque un nouveau palier dans la dangereuse escalade qui caractérise le conflit entre Israël et le Hezbollah. Plus que jamais, le Liban se retrouve pris en étau, au cœur d’un rapport de force qui menace de le déstabiliser complètement. La prudence et la désescalade sont plus que jamais de mise pour éviter le pire.