L’économie allemande traverse une période des plus sombres. Alors que le pays était encore récemment considéré comme la locomotive de l’Europe, une série de crises a fini par avoir raison de son dynamisme. Aujourd’hui, c’est une Allemagne affaiblie et en proie au doute qui se retrouve au bord de la récession. Dans ce contexte déjà difficile, l’instabilité politique déclenchée par l’éclatement de la coalition gouvernementale menace d’aggraver encore la situation.
Le marasme industriel allemand
Secteur clé de l’économie allemande, l’industrie traverse une crise majeure. Les plans sociaux s’enchaînent chez les géants comme Bosch, BASF ou Volkswagen. Plusieurs facteurs expliquent ces difficultés :
- La perte de compétitivité, avec des coûts de l’énergie qui se sont envolés depuis la guerre en Ukraine
- La concurrence croissante de pays comme la Chine sur des domaines où l’Allemagne était leader
- Le vieillissement de la population, qui aggrave les pénuries de main-d’œuvre qualifiée
D’après les estimations de l’institut IW, le manque de travailleurs qualifiés pourrait coûter 49 milliards d’euros aux entreprises dès 2024. Des chiffres alarmants.
Une perte de compétitivité inquiétante
Longtemps considérée comme un modèle, l’économie allemande a perdu de son aura. Le pays a dégringolé dans le classement des économies les plus compétitives, passant de la 6e place en 2014 à la 24e aujourd’hui. Les raisons sont multiples :
- Un système fiscal jugé trop lourd
- Une bureaucratie pesante
- Des infrastructures vieillissantes
Des handicaps de taille dans un contexte international toujours plus concurrentiel.
L’instabilité politique, facteur aggravant
L’éclatement de la coalition d’Olaf Scholz rajoute à l’incertitude et paralyse le pays alors que des décisions rapides s’imposent. Le budget fédéral, qui devait être bouclé mi-novembre, est en suspens. Sans majorité au Parlement, il faudra recourir à une gestion provisoire en janvier, gelant les dépenses.
L’incertitude persistante quant à savoir qui gouverne l’Allemagne et avec quel programme nuit au pays et à l’économie
La puissante fédération de l’industrie (BDI)
De nouvelles élections en mars pourraient permettre de sortir de cette crise politique. Mais d’ici là, c’est un temps précieux qui sera perdu pour relancer l’économie.
L’urgence des réformes
Tous les acteurs économiques s’accordent sur un point : il faut agir, et vite. Des réformes d’ampleur sont nécessaires pour renouer avec la croissance :
- Alléger la fiscalité des entreprises
- Réduire la bureaucratie
- Investir massivement dans la formation et les infrastructures
- Accélérer sur la transition énergétique pour faire baisser les coûts
Un véritable changement de cap est indispensable si l’Allemagne veut retrouver son leadership en Europe. Encore faut-il que le futur gouvernement en ait les moyens et le courage politique.
Quel avenir pour l’économie allemande ?
L’économie allemande jouera en grande partie son avenir dans les mois à venir. Si la situation apparaît préoccupante, le pays conserve de nombreux atouts, au premier rang desquels un tissu d’entreprises performantes et innovantes.
Mais pour rebondir, l’Allemagne devra faire preuve d’audace et se réinventer. Cela passera par une relance par l’investissement, un virage écologique et numérique ambitieux, et des réformes profondes du marché du travail et de la fiscalité.
Nos entreprises ont besoin de soutien – et ce, immédiatement
Le Chancelier Olaf Scholz
L’enjeu est de taille : c’est non seulement le dynamisme économique allemand qui est en jeu, mais aussi l’avenir du projet européen. Sans une Allemagne forte et moteur, c’est toute la construction européenne qui pourrait vaciller.
Les prochains mois s’annoncent donc décisifs. Il faudra suivre de près les décisions qui seront prises outre-Rhin. L’Europe retient son souffle et espère un sursaut allemand.