Face à l’accélération des catastrophes liées au changement climatique, l’ONU lance un appel pressant à une adaptation renforcée à l’échelle mondiale. A quelques jours de l’ouverture de la COP29, le constat est alarmant : les efforts actuels ne sont pas à la hauteur des défis posés par le réchauffement de la planète.
Un réchauffement qui s’emballe, des catastrophes qui se multiplient
Selon les dernières données, l’année 2024 est en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée. Les conséquences sont déjà visibles aux quatre coins du globe, avec une multiplication des événements extrêmes :
- Inondations dévastatrices, comme celles ayant récemment frappé l’Espagne
- Vagues de chaleur de plus en plus intenses et fréquentes
- Sécheresses prolongées menaçant les ressources en eau et l’agriculture
- Ouragans et typhons d’une violence inouïe
Face à ces “calamités climatiques” devenues notre “nouvelle réalité” selon Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, l’adaptation n’est plus une option mais une nécessité absolue et urgente.
Des besoins immenses, des financements insuffisants
Si la prise de conscience progresse, les actes peinent à suivre, en particulier sur le plan financier. Un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) pointe un déficit abyssal dans le financement de l’adaptation pour les pays les plus vulnérables :
- 28 milliards de dollars en 2022, soit moins de 10% des besoins estimés
- Entre 215 et 387 milliards de dollars nécessaires par an d’ici 2030
- Un doublement promis à la COP26 pour atteindre 40 milliards/an en 2025, loin de combler le fossé
Les Etats doivent augmenter de façon spectaculaire leurs efforts en faveur de l’adaptation et cela doit commencer par un engagement à agir sur le plan financier à la COP29.
Rapport du PNUE
Des mesures d’adaptation à repenser
Outre la question cruciale des financements, l’ONU appelle à améliorer l’efficacité et la pérennité des actions entreprises. Trop souvent “désordonnées, chères et court-termistes”, les mesures d’adaptation doivent évoluer vers plus d’anticipation et une meilleure coordination, en s’appuyant notamment sur les transferts de technologies.
Parmi les solutions mises en avant :
- Construction d’infrastructures résilientes : digues, bâtiments adaptés, réseaux d’eau et d’assainissement repensés…
- Adaptation des pratiques agricoles : cultures résistantes à la sécheresse, irrigation optimisée, agroforesterie…
- Préservation et restauration des écosystèmes : mangroves, récifs coralliens, zones humides, essentiels pour atténuer les impacts
- Systèmes d’alerte et plans d’urgence pour mieux anticiper et gérer les catastrophes
- Sensibilisation et formation des populations pour renforcer la résilience au niveau local
La COP29, moment de vérité pour l’adaptation
Alors que les dirigeants du monde entier s’apprêtent à se réunir à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, pour la COP29, l’adaptation sera au cœur des débats. L’enjeu : parvenir à des engagements concrets et ambitieux pour combler le retard pris dans ce domaine vital.
L’adaptation doit être une priorité à la COP29. Aucune nation, aucune communauté n’est à l’abri du changement climatique.
Patrick Verkooijen, directeur général du Global Center on Adaptation
Un sentiment d’urgence partagé par le Secrétaire général de l’ONU :
Nous devons nous adapter, dès maintenant. Les pays les plus vulnérables, qui sont les moins responsables du réchauffement, ont un besoin critique de solidarité et de soutien.
Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU
La COP29 sera donc un test majeur de la volonté politique mondiale face à l’un des plus grands défis de notre temps. Au-delà des promesses, le monde a urgemment besoin d’actes à la hauteur des enjeux. La survie de millions de personnes, la stabilité de régions entières et notre avenir commun en dépendent.