L’Allemagne traverse une période d’incertitude politique sans précédent. Suite à l’éclatement de la coalition au pouvoir, l’opposition conservatrice monte au créneau et réclame un vote de confiance immédiat du chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Une requête qui pourrait bien précipiter le pays vers des élections législatives anticipées.
La coalition vole en éclats, l’opposition en embuscade
Le fragile équilibre qui maintenait la coalition tripartite entre sociaux-démocrates, écologistes et libéraux a fini par se rompre. Un événement qui n’a pas manqué de faire réagir Friedrich Merz, président du parti démocrate-chrétien CDU, principale force d’opposition. Selon lui, cette rupture signe purement et simplement “la fin de cette législature”. Une analyse qui le pousse à exiger du chancelier Scholz qu’il se soumette sans attendre à un vote de confiance au Bundestag, la chambre basse du parlement.
Pour l’opposition conservatrice, il n’y a aucune raison d’attendre jusqu’à la mi-janvier comme le souhaiterait le chef du gouvernement. “Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’avoir un gouvernement sans majorité pendant plusieurs mois”, martèle Friedrich Merz. Et d’ajouter : “Il faut faire vite”. Un empressement compréhensible quand on sait que son parti, la CDU, est donné favori des sondages en cas de législatives anticipées.
Scholz veut gagner du temps, l’opposition le presse
Face à cette fronde, le chancelier Scholz tente de temporiser. Son objectif : continuer à gouverner en faisant adopter plusieurs textes de loi importants d’ici la fin de l’année, même s’il est désormais privé de majorité suite au départ du parti libéral FDP. Pour cela, il compte sur des majorités au cas par cas au Bundestag.
Mais sans le soutien du bloc conservateur, il sera difficile pour les sociaux-démocrates et les écologistes, les deux formations restantes de la coalition, de faire passer leur programme législatif. Un obstacle de taille qui pousse l’opposition à maintenir la pression pour un vote de confiance dans les plus brefs délais.
Un ministre FDP claque la porte de son parti mais reste au gouvernement
Dans ce contexte de crise, un ministre issu du FDP a décidé de quitter son parti tout en conservant son poste au gouvernement. Volker Wissing, ministre des Transports, a en effet annoncé vouloir “rester fidèle à lui-même” en s’opposant à la décision de sa formation de rompre avec la coalition. Un choix qui l’isole au sein de son camp mais lui permet de poursuivre son action ministérielle.
Ses trois collègues libéraux en revanche, dont le ministre des Finances et président du FDP Christian Lindner, ont quitté le navire gouvernemental. En cause : un profond désaccord avec les deux partis de gauche sur la politique économique et budgétaire à mener.
Un proche de Scholz pour succéder à Lindner aux Finances
Pour pallier le départ de Christian Lindner, le chancelier Scholz a rapidement nommé l’un de ses proches, Jörg Kukies, au poste clé de ministre des Finances. Jusqu’à présent secrétaire d’État à la chancellerie, cet homme de confiance aura la lourde tâche de piloter les finances du pays en pleine période de turbulences.
Alors que la crise politique s’intensifie en Allemagne, tous les regards sont désormais tournés vers le chancelier Scholz. Cédera-t-il aux pressions de l’opposition en provoquant un vote de confiance qui pourrait signer la fin prématurée de son mandat ? Ou réussira-t-il à gagner du temps pour imposer ses réformes malgré une majorité étriquée ? L’avenir du gouvernement et du pays se joue dans les prochains jours, voire les prochaines heures. Une chose est sûre : l’Allemagne retient son souffle face à cette crise politique d’une ampleur inédite.